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10-11 mai 1940: Une défaite annoncée

10-11 mai 1940: Une défaite annoncée
Sutton404 pages
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Avis de Octave : "Le 10 mai c’est la saint Job et l’armée française en 1940 n’était pas aussi pauvre que cela!"

Il y a sept ans, un Yves Charpy avait sorti un ouvrage, sur le député républicain socialiste de l’Aube Paul-Meunier, accusé d’espionnage durant la Première Guerre mondiale, dont le contenu était bien léger. Si c’est le même Yves Charpy, comme il le semble, qui écrit 10-11 mai 1940: Une défaite annoncée, il y a tout lieu de grandement le féliciter pour ses nouvelles qualités d’historien.  

En effet, l’auteur commence par nous raconter de façon très significative les faits qui montrent la grande naïveté des successeurs de Pilsudski vis-à-vis de l’Allemagne. Le peu d’attirance envers la France de certains des dirigeants polonais de la fin des années trente est plus ou moins explicable, selon l’auteur, par le fait que quelques-uns, comme le colonel Beck (ministres des affaires étrangères de 1932 à 1939) et Felicjan Sławoj Składkowski (le Premier ministre en titre au moment de l’invasion de la Pologne) avaient combattu dans les légions polonaises qui se battaient aux côtés des Allemands et Autrichiens contre les troupes du tzar, allié de la France.  Yves Charpy nous explique que la stratégie de l’armée polonaise fut de défendre les frontières, mission intenable alors que se maintenir dans un réduit présentant des avantages géographiques aurait permis à celle-ci de tenir bien plus longtemps.

Ce qui n’aurait rien changé d’ailleurs à moyen terme, car le général Gamelin était bien décidé à se contenter de simulacres d’attaque en Sarre et d’attendre, en économisant ses forces, pour un avenir lointain sans objectif précis. Yves Charpy examine ensuite les forces et usages débattus des blindés et de l’aviation ; il souligne que les avions de chasse étaient bien plus nombreux que les bombardiers chez les Français. Les 10 et 11 mai 1940 les armées allemandes franchissent la frontière belge, leur attaque n’est pas contrée. Le commandement commet un certain nombre d’erreurs et le rare général qui propose de réagir d’une façon non figée, à savoir le général Corap est remplacé par le général Giraud. C’est sur le général Corap que le haut-commandement se défaussera et l’attitude du général Billotte, commandant alors le 1er groupe d'armées ainsi que celle du général Hunteiger manquent largement de clairvoyance.

Le plan Dyle–Bréda, qui est appliqué le 10 mai 1940, lorsque les Allemands déclenchent leur offensive, n’est pas adapté à l’usage fait, en particulier des bombardiers et des troupes aéroportés, par le Reich. De plus toutes les troupes sur la ligne Maginot y sont maintenues alors qu'il aurait été sans danger de les envoyer là où les combats se déroulaient.

L’auteur rappelle que, selon le général Menu, les responsables de la défaite sont les généraux Gamelin, Georges, Prételat, Billotte, Condé et Hutzinger. Yves Charpy nous ayant révélé qui étaient les responsables militaires, il nous annonce un prochain volume sur les responsables politiques. Daladier a dit à Churchill que quand les Français sauront ils le fusilleront, en voilà au moins qui fut lucide.            

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Octave

Note globale :

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