Avis de Zaynab : "L’aumônier de l’enfer entre 1941 et 1944 désignait Franz Stock"
La première page ouvre sur la rencontre à Fresnes entre le héros Franz Stock prêtre catholique et Edmond Michelet (futur ministre du général de Gaulle), dont d’ailleurs un musée à Brive en Corrèze garde la mémoire du résistant qu’il fut. Franz Stock est né en 1904 dans une ville de Rhénanie qui relevait de la principauté ecclésiastique de Cologne jusqu’au tout début du XIXe siècle. Après des études au lycée de Neheim où il obtient son baccalauréat en 1926, il entame des études théologiques. La seconde planche nous ramène en 1926 à Bierville (alors en Seine-et-Oise) où il participe au sixième Congrès démocratique international pour la Paix, organisé par Marc Sangnier avec la devise "La Paix par la jeunesse", toutefois ce n’est pas le leader laïc que l’auteur a mis en scène mais Mgr Julien évêque d’Arras. La troisième page nous amène en 1928 à Paris où notre personnage vient faire des études et il a pour professeur l’abbé Verdier qui va devenir archevêque de Paris.
En 1934 il est recteur de la paroisse allemande de Paris. Parti à la fin de l’été 1939, Franz Stock revient à Paris au début de l’été 1940. Le récit met en scène la manifestation patriotique de 11 novembre 1940 autour de l’Arc de triomphe. Parmi les personnages dessinés, on trouve Otto Abetz, Jacques Bonsergent (premier civil fusillé par les Allemands), le sergent allemand Gihel, Honoré d’Estienne d’Orves, le colonel Fabien, Gabriel Péri, l’abbé Le Meur, de Gaulle, le général Boisseau, le nouveau nonce apostolique (qui sera ultérieurement pape sous le nom de Jean XXIII).
Aumônier sous l’Occupation, il est chargé de visiter les détenus dans les prisons et à ce titre il accompagne un peu plus de mille condamnés à mort. Prisonnier de guerre de l’été 1944 à sa mort en février 1948, il a dirigé la formation spirituelle des séminaristes allemands prisonniers près de Chartres.
Un des intérêts de l’ouvrage est de rappeler que environ un million de prisonniers (dont 900 000 natifs d’outre-rhin), capturés non seulement en France mais aussi en Allemagne par les Américains) ont travaillé en France jusqu’en 1948. Toutefois à partir d’avril 1947, ils furent rapatriés pour la plupart ; 137 987 d’entre eux optant pour un statut de travailleur civil libre. Nous ajouterons que ce sont onze millions d'Allemands qui ont passé une plus ou moins longue période en captivité de guerre, l’URSS libérant les derniers en 1956.
Le graphisme de la BD est d’un style habituel à la bande dessinée historique de qualité, avec en plus un très heureux effort pour mettre le plus d’informations possibles dans les dialogues.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations