Avis de Octave : "Deux êtres que je passerai ma vie à découvrir: la femme et le Juif"
En fait on a là le dernier volume d’une trilogie qui se centre sur la période de l’histoire de France depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce volume Chemins de la liberté est donc précédé par Les Frères Joseph et Le maître à la gueule cassée.
Alors que le récit de ces deux derniers tomes s’intéressait autant à l’univers de Louis-Joseph Trilloux qu’à celui de François Jouvenel, ici on se centre sur la famille du premier. Cet instituteur (un des quatre frères dit "Joseph") à la gueule cassée avait noué une amitié dans les tranchées avec François Jouvenel mais tout en conservant leur amitié, ils se sont largement distingués l’un de l’autre durant les années 1930 dans leurs sentiments politiques. Louis-Joseph et sa famille soutiennent le Front populaire en France et Espagne alors que François a été séduit par le fascisme et qu’il a progressivement abandonné ses fonctions de professeur de lycée pour celles de journaliste dans une presse engagée à l’extrême-droite.
L’action se déroule en partie à Pont-de-Beauvoisin un village de l’Isère entre Grenoble et Lyon, la commune où enseigne Louis-Joseph. On doit se rappeler que Lyon était considéré comme la capitale de la Résistance et que les Alpes comptèrent nombre de maquis ; de plus certains pacifistes sombrèrent dans la Collaboration pour des raisons complexes. L’auteur donne ces réflexions, dans un dernier courrier de François :
« J’ai cru un temps que le national-socialisme allait réconcilier les valeurs sociales et les vertus antiques. (…) J’ai cru à la paix, je l’ai toujours espérée » (page 208)
En plus est posée la question des conditions de vie des prisonniers français en Allemagne et en particulier de ceux qui échouèrent dans une ou plusieurs évasions. Comme dans les autres volumes de cette trilogie, se succèdent pages de récit, extraits de journal intime et lettres échangées. Apparaissent parmi les personnages historiques quelques noms très connus : Berty Albrecht (commissaire au chômage de la ville de Lyon), le colonel Fabien, Jean-Pierre Lévy, Albert Reynier, les époux Aubrac et dans les courriers de François la figure de Pierre Drieu La Rochelle. Notre titre est emprunté à une des déclarations de ce dernier.
Pour tous publics Aucune illustration
http://www.memorial-falaise.fr/