Avis de Adam Craponne : "L'Allemagne aux Français (et même aux Arabes) de l'armée de Lattre"
L’ouvrage débute par une introduction axée sur l’idée qu’en 1944 et 1945 les Alliés étaient bien décidé d’entrer dans le territoire allemand (contrairement à 1918) et que les forces françaises, reconstituées avec l’apport de jeunes volontaires issues de la Résistance se joignant aux soldats de l’armée d’Afrique, jouent un rôle important en cette fin de conflit.
Le récit commence début janvier sans préciser que l’Offensive des Ardennes lancée par l’Allemagne a fini par son échec à réduire l’armée allemande à l’infanterie ; cette dernière ne dispose plus ni chars ni aviation. Si les Russes progressent si vite à l’est, c’est parce qu’Hitler a joué son dernier pari à l’ouest en espérant que les Anglo-américains en retraite accepteraient un armistice.
L’auteur montre, que malgré les ordres, des villes allemandes ne sont pas défendues comme à Stuttgart où le maire arrive à convaincre le commandant de la Wehrmacht d’engager des pourparlers avec les troupes françaises qui arrivent près de la ville. Ailleurs des manifestations de femmes jouent un rôle de pression alors que les anciens responsables nazis se fondent dans la population. Toutefois des gauleiters, surtout en Bavière, prennent des mesures à l’encontre de tout ceux qui manifestent l’idée de ne pas combattre jusqu’à la mort et lorsque des unités de SS sont présentes cela se fait évidemment. On suit donc l’armée du général de Lattre de Tassigny jusqu’en Autriche. Une partie de cette armée arrive à Sigmaringen, à sa tête est le commandant Charles Vallin, dont il est bon que nous précisions personnellement qu'il fut un ancien député du Pari Social français (du colonel de La Rocque) et très actif pétainiste jusqu'à l'été 1942. D'où une plus grande saveur à l'anecdote rapportée par Pierre Dufour page 197.
Un chapitre est consacré au retour des déportés et prisonniers et un autre sur le coup de force des Japonais à l’encontre des militaires français en Indochine le 9 mars 1945 (près de 3 000 morts, des prisonniers en grand nombre et moins de 4 000 hommes passés en Chine ou se cachant au Laos). Un dernier chapitre est consacré tant à faire le bilan de la situation de l’Allemagne et la France dans le seconde moitié de l’année 1945 qu’à relever les combats de l’armée françaises qui sont restés en mémoire que ceux qui ont été oubliés pour la période allant de 1941 à 1945. L’ouvrage est pour le grand public et a été conçu comme destiné une page de gloire des armées françaises. Au crédit de l’ouvrage, on peut porter une très intéressante iconographie.
Quelques illustrations