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Morts par la France, Thiaroye 1944

Morts par la France, Thiaroye 1944
Les Arènes BD 146 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "L’arme ment"

Rappelons que dans le domaine militaire, on distingue actuellement trois armes : l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine. En préparant une thèse sur l’action sociale coloniale, une étudiante bretonne s’intéresse à un fait historique tragique. En effet dans le camp de Thiaroye au Sénégal, un certain nombre de tirailleurs (issus de l'ensemble de l'Afrique occidentale française, ce qui recouvre en particulier aujourd'hui le Sénégal, le Mali, le Niger, la Guinée et le Burkina Faso) sont massacrés en particulier à la mitrailleuse pour mutinerie, d’autres sont jugés pour le même motif.

Que s’est-il passé en vérité le 1er décembre 1944 ? Notre chercheuse pressent que les choses ne sont pas du tout déroulés comme l’armée l’a avancé. On suit la véritable enquête menée, il s’agit de croiser des archives étrangères  ou françaises (on relève en particulier un remarquable et copieux rendu des Archives du service historique de la Défense au château de Vincennes), recueillir une mémoire transmise à des parents ou connaissances de soldats africains impliqués dans ce drame.

Le scénario nous fait faire un va-et-vient constant entre notre époque et les années 1940 à 1944. Ceci est l’occasion de rappeler que les hommes de troupes coloniales faits prisonniers ne sont pas dans des stalags en Allemagne mais en zone occupée dans l'hexagone. Ce sont ces hommes, qui ont passé quatre années de captivité, qui sont les victimes à Thiaroye, une ville du Sénégal, située dans la banlieue de Dakar.

Ce récit est la réelle transposition du travail d’Armelle Mabon qui a écrit plusieurs textes sur la question. Du fait qu’elle est une habile composition de dialogues et d’images, cette BD permet une dynamique vulgarisation d’un sujet encore très sensible. À ce jour certaines archives sont toujours inaccessibles…  En France tous les documents concernant la Seconde Guerre mondiale sont communicables et un malicieux se dit que c’est peut-être pour cela que certaines pièces ont été données au Sénégal. Un pays où rien ne s’ouvrira sans le feu vert du gouvernement français, comme il est avancé dans le récit.  

En fin d’ouvrage un article que cette dernière a donné en 2017, dans la revue de grand reportage XXI (qui fête ses dix ans en 2018), est reproduit dans sa totalité. Le graphisme fait habilement passé une émotion calculée afin de ne pas tomber dans l’insupportable, tant au sujet de la façon dont les Allemands traitaient leurs prisonniers africains que dans le résultat du massacre de Thiaroye.          

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Xirong

Note globale :

Par - 614 avis déposés - lecteur régulier

614 critiques
04/05/18
Thiaroye 1944, un massacre camouflé
https://www.youtube.com/watch?v=tznmSpjSW8A
504 critiques
06/07/18
Mercredi 11 juillet 2018 à 15h
à Fleury-les-Aubrais - Rdv à la Nécropole - Rue Marcelin Berthelot

/// Visite commentée

Nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais
par Nathalie Grenon, directrice du Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv.
Depuis 1951, y sont regroupés 3 400 soldats décédés lors de l’une ou l’autre des deux guerres mondiales. Durant ces deux conflits, l’armée française a fait appel à son empire colonial. Ces milliers d’hommes d’origines très diverses ont combattu et sont morts ensemble.
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