Avis de Zaynab : "Les hommes sont capables de s’adapter à des situations que toute la morale humaine, toute la conscience, devrait interdire"
Notre titre est une phrase tirée du roman. Publié pour la première fois en 2009, cet ouvrage, adapté à des collégiens et lycéens, nous plonge dans l’univers de la résistance civile au nazisme durant la Seconde Guerre mondiale. Il y est question du réseau de la Rose blanche.
Résidant à Ulm et âgé de 14 ans en 1933, le lycéen Hans Scholl rompt avec le national-socialisme et se consacre à ses études de médecine. En 1942 un réseau de résistance se constitue autour de Hans et Sophie Scholl, de trois étudiants en médecine (Alexander Schmorell, Christoph Probst, Willi Graf) et Traute Lafrenz une amie de Hans. Plus tard, ils seront aidés par un professeur. Les jeunes gens rédigent et diffusent quatre tracts dans un premier temps puis par la suite deux autres, le dernier commentant en particulier la défaite de Stalingrad.
En février 1943 le concierge de l'université aperçoit le frère et la sœur en train de jeter un dernier paquet de tracts du haut d’un étage et ces derniers sont arrêtés, torturés et exécutés. Durant l'été 1943 le dernier tract, rédigé par le professeur Huber (arrêté également en février 1943), est déversé à un million d'exemplaires par des avions anglais sur le sol allemand.
Buste représentant Sophie Scholl (photographie absente de l'ouvrage)
La fiction imagine que la jeune Élisa, amie de Sophie Scholl, rédige un journal intime du 15 février au 8 mai 1943. La narration à la première personne renforce la perception, des dangers liés aux évènements, chez le lecteur.
Élisa habite à Ulm dans le sud de l’Allemagne. Peu après le début du récit, des membres du réseau de la Rose blanche sont arrêtés. L’auteure fait des feed-backs autour la montée en puissance du régime nazi et en particulier la persécution des juifs, comme ici :
« Tout cet été-là 1939 qui me paraît une vie entière parce que j’aimais Léo et que le temps s’était arrêté. Ensuite, il y a eu la guerre et cela m’a paru incongru, inadapté, sans rapport avec l’essentiel. Absurde, mesquin. Et puis terrible, déchirant. Mais nous n’y croyions pas. »
La disparition du fiancé juif d’Élisa est évoquée. Paule du Bouchet est d’une grande rigueur historique, on le voit d’ailleurs à travers un exemple précis. En effet elle parle d’Hitler comme soldat de première classe au cours de la Première Guerre mondiale, ce qui est parfaitement exact ; rappelons que l’on parle généralement, et à tort, du caporal Hitler.
Accessible jeunesse Aucune illustration