Avis de Adam Craponne : "Quand la Martinique roulait sur l’or, les pauvres nègres n’en profitaient pas"
« Bellec et Frenay regardent le désastre en silence. Yannick est sur le point de faire un commentaire, quand son compagnon lui désigne la mer. Au milieu des fleurs déposées en signe de deuil par les Toulonnais, un rectangle surgit des profondeurs, se balançant au gré des vagues provoquées par le départ d’un petit bateau à moteur.
Bellec se penche. Du bout des doigts, il ramène l’objet : une carte à jouer. La dame de pique.
Quelques heures plus tard, les pompiers arrachent à la mer le cadavre d’un homme poignardé dans le dos.
— Cet assassinat s’ajoute aux neuf meurtres non élucidés, tous accompagnés de cette carte maléfique : « PALLAS», précise l’inspecteur à Henri Frenay »
Mais pas seulement car c’est en fait dans le problème de l’évacuation des réserves d’or vers la Martinique en 1940 que se noue l’intrigue et ceux qui se sont le plus dévoués pour faire arriver le trésor au fort Desaix à Fort-de-France ne seront pas les plus récompensés, voire même stigmatisés car entre temps il a fallu faire avec les Allemands et parfois beaucoup se compromettre.
Parmi les personnages historiques très présents, outre Henri Frenay un des chefs de la Résistance au niveau national, on trouve deux membres importants de la Résistance locale à savoir Édouard Soldani futur sénateur socialiste varois et Lucien Sicard. L’auteur a vécu son enfance durant l’Occupation à Toulon et il nous livre là un roman policier historique d’une grande puissance affuté par une plume sergent-major, qui repose la question des conditions dans lesquelles se firent les mesures liées à l’Épuration. Ce livre permet, sous une écriture fluide et avec l'accroche du roman policier, de revisiter plusieurs épisodes de l'histoire de France lors de la Seconde Guerre mondiale.
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