Avis de Octave : "Les boches avec nous!"
L’auteur présente les divers mouvements politiques qui s’engagent dans la collaboration, évidemment le PPF de Doriot et le RNP de Déat sont les plus connus.
Ajoutons personnellement que dans ce dernier on trouve des défenseurs de la laïcité en grand nombre, une idée que ne développent pas ou combattent les autres partis. Léon Émery, professeur d’École normale à Lyon dans l’Entre-deux-guerres, est d’ailleurs membre du RNP ; c’est un pacifiste des années trente qui appelle au meurtre des résistants mais ne stigmatise pas les juifs. Il donne des conférences à la Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution nationale, un organisme qui donnera naissance à la Milice de Darnand.
Léon Émery n’est pas présenté parmi les biographies proposées sur une bonne trentaine de pages ; par contre on trouve là principalement tous les hommes d’influence prônant la Collaboration comme les écrivains Alphonse de Châteaubriand, Georges Suarez ou Jean Luchaire et des combattants français ayant lutté aux côtés des Allemands contre les Russes comme Doriot, le professeur de mathématiques Noël de Tissot, Jean de Vaugelas et Jean Bassompierre qui faits prisonniers par les Soviétiques s’évadent lors de leur transfert vers la France.
Certes parler d’une famille de renégats à propos de la famille angevine de de Bourmont serait caricatural et peu déontologique, toutefois on remarque que l’on compte là "le traître de Waterloo" et un commandant de la division Charlemagne. À noter que La Roque est classé, en fin d’ouvrage, à L dans l’index des noms alors que le très médiatique Christian de La Mazière se trouve dans les M.
On a de nombreuses pages qui explorent diverses dimensions de la LVF et de la Milice mais aussi le récit de combats en Tunisie où quelques centaines de membres maréchalistes de la Phalange africaine s’opposent aux Anglais après que le débarquement anglo-américain ait eut lieu en Afrique du nord. On a évidemment aussi le récit de diverses actions de la LVF sur le front de l’Est. Des Français sont dans la Waffen-SS mais aussi au milieu des rangs du Nationalsozialistische Kraftfahrkorps, de la Kriegsmarine... Par ailleurs rappeler que la Milice n'est autorisée quà partir de janvier 1944 est fort pertinent et permet de comprendre pourquoi son ancrage est plus fort dans les départements avec une façade sur la Méditerranée.
On apprend comment dans la Légion étrangère et dans un corps particulier créé à leur intention (le bataillon d’infanterie légère d’outre-mer) un certain nombre d’anciens membres de la Milice ou de la LVF partirent se battre en Indochine à la fin des années 1940. Des aspects peu connus, comme le combat fratricide de Français gaullistes et de Français maréchalistes en Syrie, sont clairement exposés en quelques pages.
On apprécie beaucoup l'iluustration dense et variée. Parmi les bijoux en matière d'iconographie, on a la reproduction commentée d'un reportage photographique d'une revue hongroise sur la présence des forces allemandes en Tunisie en 1943. Un peu hors sujet, mais terriblement intéressant.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations