Avis de Alexandre : "Pétain, Laval et le peintre juif letton"
Cet ouvrage, traduit de l’anglais, est autobiographique et son auteur Jacob Barosin, né Jacob Judey le 3 Janvier 1906 à Riga en Lettonie, est décédé en 2001 ; il est le fils d’un marchand de bois. Jacob a grandi à Berlin, en Allemagne, et a fait des études artistiques. En 1927, Jacob épousa Sonia Finkel, née en 1904, à Tighina en Moldavie. En 1930, Jacob reçut un doctorat en histoire de l'art de l'Université de Fribourg. Sa thèse portait sur le peintre de la Renaissance, Domenico Beccafumi. Après l’installation de la dictature nazie en 1933, Jacob et Sonia ont fui à Paris comme ses deux frères et sœurs aînés et les maris de ces derniers.
L'Allemagne nazie a envahi la France le 10 mai 1940, et huit jours plus tard Jacob et Sonia sont arrêtés en tant qu'étrangers d’un pays ennemi. Ils sont emmenés au commissariat local. Jacob est ensuite transféré au stade vélodrome Buffalo à Montrouge le 3 juin, puis envoyé notamment au camp de Langlade dans le Gard. Après un certain temps, Jacob a été autorisé à louer un appartement et à vivre en résidence surveillée dans le haut de ce dernier village où son épouse l'a rejoint après sa libération du camp d'internement de Gurs.
Il fait un court séjour à Nice fin 1940 où il croise un groupe de partisans du Maréchal Pétain. Le 15 mai 1941, Jacob obtient une autorisation du préfet de l'Hérault pour vivre à Lunel et travaille dans une ferme des environs. C’est dans cette ville qu’il est surpris par l’arrivée des Allemands ayant franchi la zone sud en novembre 1942.
Le 17 février 1943, Jacob a été arrêté et envoyé au camp d'internement de Gurs la famille Audrix a accepté de l'aider à le faire passer dans la clandestinité. Le pasteur protestant André Gall accepta de cacher Jacob et Sonia à l'étage de l'école de Montméjean dans les Cévennes. Ils ont failli être découverts en août 1943 et ont décidé de se procurer de faux papiers d'identité afin de rentrer à Pen région parisienne. Ils sont restés à Soisy-sous-Montmorency, non loin de la capitale jusqu'à la libération de Paris fin août 1944. Se voyant refuser la nationalité française, il décide de quitter l’hexagone pour les USA où il poursuit sa profession d’artiste peintre. Lui et son épouse n’auraient pas survécu s’ils n’avaient bénéficié de l’aide de Français. L’ouvrage est régulièrement illustré de documents d’époque.
Pour tous publics Quelques illustrations