La Fiancée

Odette Lecland, future Odette Nilès, fut arrêté en août 1941 alors que Guy Môquet fut arrêté, alors qu’il avait seize ans, par des policiers français le dimanche 13 octobre 1940. Ce dernier était fils d’un député communiste du XVIIe arrondissement parisien. Alors qu’elle était arrivée au camp d’internement de Châteaubriant dans la Loire-Inférieure (aujourd’hui la Loire-Atlantique) en septembre 1941, Guy Môquet l’avait précédé d’un trimestre. Ce dernier fut fusillé en octobre 1941 alors qu’il avait un peu plus de dix-sept ans.

Le soir du jour de la fusillade, le Maréchal Pétain prononce un discours où il ne s’offusque pas de cette action mais  condamne les auteurs d'attentats contre les Allemands. Le général von Stülpnagel avait choisi, il est vrai, les noms des fusillés sur une liste, de détenus présentés comme particulièrement dangereux; Cette liste a été fournie par les services du ministre de l'Intérieur de Vichy. Un attentat avait eu lieu à Nantes contre un officier allemand et la proximité du camp de Châteaubriant avec la préfecture du département explique ce choix

Une tendre et furtive amitié naît entre Guy Môquet et Odette Lecland. Cette relation nous est racontée ici, mais pas seulement puisqu’est mise en scène notamment une manifestation contre la présence allemande à Paris, non datée et un peu anachronique par sa forme (car reproduisant des banderoles et avec des disciplines de cortèges syndicaux des Trente Glorieuses). En vérité elle participe à deux manifestations l’une le 14 juillet 1941 et l’autre le 13 août 1941 effectivement à l’appel d’étudiants communistes, alors qu’Hitler vient d’envahir l’URSS.

Toutefois le principal intérêt de l’ouvrage est de montrer la vie dans un camp d’internement relevant des autorités françaises et ceci alors que l’on commémore le 80e anniversaire des fusillés de Châteaubriant. Le récit ne nous le dit pas mais dans l’après-guerre Odette Lecland épouse Maurice Nilès, interné au camp de Voves en Eure-et- Loir durant le conflit, ce dernier devient député maire de Drancy  au début de la Ve République.