Avis de Zaynab : "Sedan (ville de défaites) a regagné avec Vichy le droit à une sous-préfecture mais pas Rocroi symbole d'une victoire"
On sait qu’entre 1914 et 1918 le département des Ardennes est le seul à être entièrement occupé, entre 1940 et 1944 il est placé en zone interdite (ou zone réservée) dans sa presque totalité. Cela signifie que le retour des réfugiés y est interdit, toutefois les Allemands vont autoriser au retour des gens utiles au redémarrage des industries.
L’ouvrage ouvre sur la Guerre d’Espagne, prémisse de la Seconde Guerre mondiale et la participation de volontaires ardennais dans les Brigades internationales. Le chapitre suivant porte sur l’importance de la radio dans les années 1930. Une étude des fortifications et une de la pédagogie de défense passive ainsi que diverses questions (comme la censure et les restrictions) dans la région des Ardennes sont proposées. En 1939 le département est peuplé de presque 300 000 habitants. S’il est bien précisé que des populations ardennaises sont évacuées principalement en Vendée et Deux-Sèvres, par contre on a peu de précisions sur la question (personnellement nous savons que les futurs instituteurs se retrouvent à l’École normale de Parthenay) et une impasse est faite sur le nombre de réfugiés ardennais participant à l’Exode.
Les opérations liées à l’offensive allemande de mai 1940 sont décrites dans le détail et des faits particuliers sont mis en exergue comme la résistance des spahis à La Horgne. Les formes que prend l’occupation allemande sont largement décrites et la presse ainsi que les organisations collaboratrices sont présentées. Les Ardennes ont droit à une visite d’Hitler fin mai 1940 à Charleville et Brûly-le-Perche où un GQG est temporairement installé.
Dans les nombreux personnages actifs dans la Résistance, dont le parcours est largement développé, on compte nombre de femmes, ce qui n’étonne pas ceux qui se rappellent du nombre de prisonniers français durant la Seconde Guerre mondiale. Le futur général de Bollardière est parachuté à la mi-avril 1944 pour animer un maquis dans les Ardennes. Quelques pages sont consacrées à Pierre Viénot, député républicain socialiste puis SFIO de Rocroi mais également secrétaire d’état aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement de Blum il prépare l'indépendance du Liban et de la Syrie. Embarqué sur le Massilia, Pierrre Viénot est un acteur important de la Résistance. Notons que son épouse, également résistante car elle aide des réfugiés allemands opposants politiques dans les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpres maritimes, est maire de Rocroi de 1953 à 1976.
Cette image de Pierrre Viénot n'est pas dans l'ouvrage
La question de la chasse aux juifs et son corolaire l’existence de Justes prend une large place. Certes la Libération arrive début septembre 1944 mais elle a été précédée de nombreux dégâts dus en particulier au bombardement aérien de Mézières et Mohon début mai. On trouve en annexe les tombes des militaires présentes dans les carrés militaires des cimetières ardennais. On apprécie que le fait soit très largement illustré en particulier par des photographies et schémas. L’auteur a fourni un énorme travail de recherches en archives publiques et privées.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations