Avis de Adam Craponne : "Des femmes, des femmes oui mais pas des zazoues!"
Parmi les clichés représentants des civils français durant la Seconde Guerre mondiale, celui de la femme tondue de Chartres avec son bébé, réalisé par Robert Capa, est un des plus connus. Il est reproduit page 127 avec les commentaires de Gérard Leray qui a cosigné un ouvrage sur le sujet chez l’éditeur Vendémiaire.
C’est là la seule exception mettant en scène comme objet principal une femme ne portant pas un uniforme. Toutefois alors que le tome premier de cette série nous proposait des Françaises en uniforme militaire, ici nous avons de très nombreuses photographies de civiles en uniformes : infirmières, policières, chauffeurs, assistantes sociales, membres d’associations caritatives (dont la Croix Rouge), adhérents des partis collaborateurs…
On est frappé par l’importance des clichés, plus de trois cent, leur diversité géographique, leur intérêt historique et leur grande taille (permise par un format très large de l'ouvrage). Ainsi les quatre pages autour de la section féminine des Amitiés africaines permettent de se rappeler que les soldats de couleur de l’armée française faits prisonniers furent parqués en métropole et non envoyés en Allemagne. Globalement on voit que l’importance numérique des prisonniers fait que des métiers s’ouvrent alors aux femmes comme surveillantes auxiliaires de police. Ne sont pas présentes que des Françaises pur sucre mais aussi des Alsaciennes-Lorraines sous uniforme au service de l’Allemagne et des Américaines (à la fois pour 1939-40 et à la fois pour 1944-1946).
Anne Morgan en 1917 et 1939
Par ailleurs on a un "charmant tableau" de quasiment tous les mouvements engagés activement dans la Collaboration ; ainsi peut-on découvrir ou redécouvrir la Ligue française fondée par l’aviateur Pierre Costantini dont un des slogans est : « être Français et pour le rester devenir Européen ». Le livre ne le précise pas mais lors de son procès il simule la folie en montrant qu’il se prend pour Napoléon, il meurt en 1986 à 97 ans passés en ayant repris comme activité celles de journaliste et d’historien en particulier de Bonaparte…
Des clichés ont un intérêt certain pour l’histoire locale comme celui où les adhérents du Mouvement social révolutionnaire de Saumur sont rassemblés devant la porte du bâtiment où ils ont leur local. Ce ne sont pas seulement des personnages qui figurent sur les photographies mais divers papiers (carte d’adhérent, affiche, couverture de brochure …) et des objets (dont des médailles, insignes et brassards). Voilà une idée fort originale de revisiter la dimension française de la Seconde Guerre mondiale.
Voici le le plan de cet ouvrage :
Les organisations d'entraide et de secours des zones libre et occupée, 1940-1944
L'Assistance au devoir national (ADN) ;
L'Assistance sanitaire automobile (ASA) ;
La Croix-Rouge française (CRF) ;
La Section féminine des Amitiés africaines ;
La Société des secouristes français, infirmiers volontaires (SF) ;
Le Service automobile féminin français (SAFF) ;
Les Sections sanitaires de l'enfance (SSE) ;
Les Sections sanitaires automobiles féminines (SSA) ;
Le Comité américain de secours civil (CASC).
Gros plan
Avec les conductrices du service des prisonniers de guerre du centre de Charleville ;
Première sortie en uniforme ;
Mouvement.
Les organisations de l'Etat français, 1940-1944
La Milice française ;
La personnel féminin de la Défense passive ;
Le Personnel feminin en uniforme du secrétariat d'état à la Marine et aux Colonies;
Le Secours national (SN) ;
Les assistantes sociales des services sociaux dépendant de la Défense nationale ;
Les Equipes nationales (EN) ;
Les Services médicaux et sociaux de la Légion française des combattants (SMS) ;
Les surveillantes auxiliaires de police et les assistantes de police.
Elles ont choisi l'Allemagne, 1940-1945
Les Françaises au service de l'Allemagne
La Deutsches Rotes Kreuz (DRK) ;
L'Organisation Todt (OT) ;
La Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF).
Les mouvements collaborationnistes
La Jeunesse de France et d'outre-mer (JFOM) ;
La Ligue française (LF) ;
Le Mouvement social révolutionnaire (MSR) ;
Le Parti franciste (PF) ;
Le Parti populaire français (PPF) ;
Le Rassemblement national populaire (RNP) ;
Les Jeunes de l'Europe nouvelle (JEN).
Elles ont choisi l'Allemagne contre leur gré, 1940-1945
Les Alsaciennes et Mosellanes dans les organisations civiles et militaires du IIIe Reich.
Gros plan
La Tondue de Chartres.
Reconstruire, aider, rapatrier, occuper, 1944-1945/1947
L'Entr'aide française ;
L'Union des femmes françaises (UFF) ;
L'Union des jeunes filles patriotes (UJFP) et le Service civique de la jeunesse (SCJ) ;
L'United Nations Relief and Rehabilitation Administration (UNRRA) ;
La Mission française de rapatriement (MFR) et le ministère des Prisonniers, Déportes et Réfugiés ;
La Mission militaire de liaison administrative et les Liaison-Secours ;
Le Comité des oeuvres sociales des organisations de résistance (COSOR) ;
Le Corps auxiliaire volontaire féminin (CAVF) ;
Le French Welcome Committee (FWC) ;
Le personnel féminin des Transports militaires automobiles pour les populations civiles (TMAPC) ;
La section féminine du Corps militaire de rapatriement (CMR) ;
Les civiles employées par l'US War Department et l'European Civil Affairs ;
Le personnel féminin des gouvernements militaires des zones françaises d'occupation d'Allemagne et d'Autriche.
Gros plan
Avec les conductrices-ambulancieres du groupe mobile n°2 de la CRF, de Buchenwald à Prague.
Complément au tome premier
Les Dames auxiliaires des vétérans de la France libre aux USA (The Ladies Auxiliary of the Free French War Veterans) ;
Les volontaires féminines de Fort George G. Meade.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://www.liberation.fr/societe/2015/06/18/les-fous-se-prennent-ils-vraiment-pour-napoleon_1332642
http://www.gregoiredetours.fr/xxe-siecle/seconde-guerre-mondiale/frederic-pineau-femmes-en-guerre-2-occupation-collaboration-liberation-reconstruction/
occidentales et dont l’histoire demeure aujourd’hui encore très méconnue.
Au musée de la Cavalerie de Saumur (place Charles de Foucauld), du 27 avril au 11 novembre 2017.
Au musée de la Cavalerie de Saumur (place Charles de Foucauld), du 27 avril au 11 novembre 2017.