Avis de Adam Craponne : "La chkobba un jeu de cartes typiquement tunisien joué dans toutes les communautés d'alors"
Tragique pour les juifs tunisiens, la période de l’occupation allemande en Tunisie fut courte. Elle s’étale de novembre 1942 à mai 1943, c'est-à-dire entre le moment où les Alliés débarquent en Algérie ainsi qu’au Maroc et celui où l’Afrikakorps (dont Rommel n’est plus à la tête depuis six semaines) capitule.
Toutefois cette période permit l’arrestation puis la déportation en Allemagne de quelques juifs tunisiens. Ici l’auteur Frédéric Gasquet né en 1941 (qui porte le nom de famille de son père adoptif) raconte la vie de sa famille durant l’ensemble de la Seconde Guerre mondiale. En 1939 son père Gilbert Scemla terminait ses études à l’École polytechnique et sert comme officier de liaison, touché par les lois antisémites d’octobre 1940 et de juin 1941, il décide de rentrer en Tunisie où l’attend un tragique destin lié au fait qu'il désirait rejoindre les Forces françaises libres.
À la Libération, le dénonciateur (du père, de l’oncle et du grand-père de l’auteur) le musulman Ferjani est « condamné à mort, à l’unanimité par le tribunal militaire français. Sur intervention des autorités indigènes, sa peine – selon l’expression de l’époque – fut commuée en travaux forcés à perpétuité, puis à vingt ans… Peu de temps après l’Indépendance de la Tunisie, Hassen ben Hamouda El Ferjani fut libéré. Il avait purgé dix ans de prison ».
C’est là une magistrale biographie, construite à partir de témoignages oraux et de documents d’archives, que nous livre l’auteur. Une quinzaine d’illustrations accompagnent le texte.
Pour tous publics Quelques illustrations