Avis de Xirong : "Une souche c’est un arbre sans tête"
On risque de s’y perdre un peu en ce mois d’octobre puisque Spirou, l’espoir malgré tout. Deuxième partie : Un peu plus loin vers l’horreur d’Émile Bravo sort officiellement le 4 octobre et que Spirou à Berlin est annoncé pour le 18 octobre.
Cette deuxième partie démarre en reprenant quasiment la dernière vignette de la première partie mais sous un autre angle. Finalement Fantasio ne part pas travailler en Allemagne et sa conscience politique se développe progressivement. Pour survivre nos deux héros montent un spectacle itinérant de marionnettes, ce qui leur permet d’aider la Résistance en passant des messages. Ils dénoncent dans leur spectacle les problèmes d’une vie quotidienne faite de privations.
Toutefois une œuvre artistique n’appartient pas à son auteur et elle plait beaucoup à deux adultes du Vlaams Nationaal Verbond (VNV), parti politique des Flamands de souche pouvant organiser des manifestations durant L’Occupation dans le nord de la Belgique, et souhaitant une Flandre partie intégrante de l'empire allemand. Un des deux voit là une dénonciation de « l’emprise de la juiverie sur notre culture et notre économie à travers cet affreux rabbin mangeur d’enfants aryens » (page 26).
Ce récit se termine en voyant Spirou embarqué de son plein gré en solidarité pour deux enfants catholiques de son quartier, pris pour des jeunes juifs, car raflé une nuit dans un appartement où logeait une famille d’israélites. Le wagon part vers la Pologne, ce qui réjouit un des personnages de la voiture (il y a des sièges, même s’ils sont en bois) et non d’un wagon car il pense revoir son pays natal et des membres de sa famille déjà envoyés dans ce qu’il pense n’être qu’un camp de travail.
Spirou s’inquiétait pour son amie juive germano-polonaise communiste repartie en URSS au début de la première partie. On sait que Staline livra les communistes allemands, réfugiés en Russie, à Hitler après la signature du pacte germano-soviétique. On peut hypothéquer de leur rencontre en Allemagne. On devine que cet album ne convient qu’à un lectorat d’une bonne dizaine d’années.
coup de coeur !Pour tous publics Beaucoup d'illustrations