Avis de Zaynab : "Gromyko aux Affaires étrangères soviétiques et deux fillettes sucent de la glace pour survivre"
Anne Riolet est professeur d’histoire-géographie à Chartres dans l’enseignement catholique. Le récit démarre en février 1938 à Moscou. La jeune Evguenia voit son père et sa mère (une famille d’intellectuels communistes) partir pour un camp soviétique, et elle est envoyée dans un orphelinat. Dans ce dernier, elle a du mal à supporter la discipline, l’endoctrinement et les brimades des autres colons. Evguenia, surnommée Genia y rencontre Olga une fille de paysans déportés, elle a survécu a survécu trois ans dans autour des chemins de fer. « Avec d’autres enfants, orphelins comme elle, elle a sauté de trains en trains, évitant la Guépéou, chapardant des les greniers d’État de quoi survivre, et elle a finalement échoué à Moscou, l’immense capitale qui fait naître l’espoir parmi tous ces compagnons d’infortune » (page 37).
Pour recouvrer leur liberté, elles montent un projet d'évasion. Après un long périple à travers une partie de la Russie, où Genia est le pilote et où Olga assure les aspects matériels « d’un geste somptueux, Olga dévolie un festin inespéré : disposés soigneusement en petits tas, il y a de gros champignons bruns et de merveilleux bruns et de merveilleux petites framboises jaunes et juteuses » (page 101) Les deux filles atteignent un havre de paix : les îles Valaam, alors encore sous souveraineté finlandaise ; sur l’une d’entre elles existe un monastère orthodoxe. Genia et Olga font également connaissance de Koyla un jeune garçon binational (père russe, mère finlandaise). Toutefois la guerre éclate le 30 novembre 1939 entre l’URSS et la Finlande ...
Les trois jeunes vont-ils être séparés, on pourrait le croire dans les dernières pages. En tout cas le titre du second tome annonce un refuge non plus sur le lac Ladoga mais aux îles Solovki dans la Mer Blanche. En effet depuis le 13 mars 1940, les îles Valaam sont devenues russes après une paix entre les deux pays. Voilà un très bon roman historique, qui est à mi-chemin entre une Robinsonnade, et le récit d’une conversion d’une petite athée élevée dans la foi soviétique en une fidèle orthodoxe : « Genia, elle, se rend à l’église. Après avoir été sevré d’offices religieux, elle ne se lasse.
Après avoir été sevrée d’offices religieux, elle ne se lasse pas de voir les longs rubans d’encens se mêler aux voix graves des moines et monter vers les fresques polychromes qui ornent l’édifice » (page 159) La situation très originale de la Finlande entre 1939 et 1945 méritait d’être exposée à des jeunes lecteurs. Elle est attaquée une fois par l’URSS, elle l’attaque en 1941 conjointement avec l’Allemagne, signe un armistice avec la Russie en septembre 1944, combat l’Allemagne avec les Soviétiques de l’automne 1944 au printemps 1945.
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