Avis de Alexandre : "L’Algérie fut farouchement antiallemande et anti-italienne tout en étant intrinsèquement pétainiste entre 1940 et 1942"
Mérite d’être relevée une affaire secondaire, très significative à plusieurs niveaux, qui concerne indirectement les membres italiens des commissions d’armistice (le problème ne se pose pas pour les Allemands qui ne pouvaient oser afficher des liaisons avec des femmes "de race inférieure"). En effet les Françaises, qui avaient des relations sentimentales avec des militaires de la botte, sur ordre du service de contre-espionnage du colonel Henri Navarre, se firent tondre en juin 1941 et ceci sans épargner celles liées à des personnalités pétainistes. En effet la fille du président algérois de la Légion des combattants fit partie du lot (page 58).
Il est largement rapporté les problèmes alimentaires liés au blocus, ceux-ci peuvent d’ailleurs être indirects, avec par exemple l’absence d’essence qui empêche de se servir des tracteurs. Même importantes, ces difficultés de ravitaillement n’atteignaient pas l’intensité de celles en métropole. On voit combien l’action de Weygand, de septembre 1940 à novembre 1941, conduit activement une préparation de la reprise des hostilités par la France contre l’Allemagne. Avec Robert Daniel Murphy, représentant spécial des USA en Afrique du nord, Weygand essaie de négocier des avantages divers pour tant réarmer les soldats français que pour résoudre en partie la famine.
L’Algérie impose à sa population juive des conditions de vie encore plus sévères que celles qui existent en zone sud, la répression policière frappe durement tous ceux qui sont susceptibles de contester l’idéologie de Vichy.
Le point le plus original de ce livre est sans conteste celui atour de l’action de l’Espagne franquiste pour que l’Oranie devienne une possession espagnole. Il est vrai que la présence hispanique, dans les ports de cette région, avait de lointaines origines historiques et que la population européenne était largement composée d’Espagnols dans cette région et ces derniers souffraient de discriminations qui leur étaient imposées de 1940 à 1942 en tant que néo-Français. En juillet 1940, en partant du Rif, les troupes espagnoles menacèrent de franchir la frontière algérienne. Franco vit ses espoirs déçus mais n’oublia pas d’appuyer sérieusement l’OAS dans l’après-guerre.
Les indigènes étaient alors loyalistes, Ferhat Abas en tête et le jeune Houari Boumédiène chantait Maréchal nous voilà à l’école primaire. On apprécie le tableau de la vie culturelle marquée par une grande valorisation du patrimoine archéologique ; ce sont les poésies qui se jouent le mieux de la censure.
coup de coeur !Pour connaisseurs Aucune illustration