Avis de Alexandre : "Des dommages de guerre qui ne passent pas"
Voici un récit très original qui se déroule au carrefour de trois départements à savoir la Puisaye, le pays de Colette. Au printemps 1944 les bombardements s’intensifient sur les ports et gares françaises pour préparer puis soutenir le Débarquement en Normandie. Alexis Boucot a bien senti les flottements de l’opinion publique française à cette époque ; le PCF dans la période dans le début de la Guerre froide reprendra d’ailleurs cette idée que les Américains auraient voulu détruire l’économie française d’après-guerre en procédant à de tels bombardements qui touchent gares, ports, usines et population civile.
Alexis Boucot situe l’action au présent à l’été 1945 alors que la capitulation de l’Allemagne date deux mois. Une Anglaise Esther William arrive dans cet endroit afin de retrouver trace de son fiancé Charly Mortimer qui a disparu début juin 1944 après le bombardement d’une gare. Charly Mortimer avait été parachuté quelques mois avant comme radio auprès de la Résistance.
L’enquête menée par la jeune femme rappellera que nombre de collaborateurs ont intérêt à tenter de se dissimuler dans les années qui suivent le Débarquement et qu’une grande animosité est née à l’encontre des Américains (et dans une mesure un peu moindre des Anglais) suite aux bombardements d’objectifs économiques et des voies de communication. Les pilotes anglais avaient d’ailleurs la réputation d’atteindre de façon plus précise les objectifs alors que les aviateurs américains faisaient dans le massif. L’on sait à quel point des villes comme Nantes ou en banlieue parisienne Noisy-le-Sec souffrirent de l’aviation alliée alors qu’elles ne furent pas des villes de combat.
Pour tous publics