Avis de Alexandre : "Ami entends-tu les cris sourds des victimes?"
L’ouvrage a été écrit par deux universitaires, l’essentiel du contenu est du Canadien Alain Goldschläger et le Belge Jacques Charles Lemaire a apporté sa contribution à l’ouvrage. Bien que Jacques Charles Lemaire ait enseigné la littérature française médiévale à Lille et donc ne méconnaisse pas la France, l’ouvrage ne signale pas dans les pages 256 et 257 consacrées aux témoignages graphiques la production d’Anna Garcin-Mayade qui de mémoire a reproduit les scènes de la vie quotidienne dans le camp de Ravensbrück où elle subit la déportation. Anna Garcin-Mayade, professeure de dessin au lycée de Brive, fit don de ses dessins, lavis ou huiles au Musée Edmond Michelet de la ville (consacré à la Résistance) où ils sont exposés. De plus on peut regretter que Paul Rassinier ne soit que cité (page 163) avec seulement en note qu’il fut déporté à Buchenwald et à Dora et que ne soit pas présenté le contenu brièvement des écrits où il nie l’existence des chambres à gaz. On lira, sur la personnalité de cet ancien instituteur du Territoire de Belfort, le livre de Nadine Fresco Fabrication d'un antisémite.
L’ouvrage se divise en trois parties. La première est la partie méthodologique, elle s’intitule "Le système des signes testimoniaux". On précise quel est l’éventail ainsi que la forme des témoignages et on se demande lesquels seraient à privilégier. Des réflexions menées par Jean Norton Cru, on retient l’idée du paradoxe de Fabrice (allusion au personnage de La Chartreuse de Parme inventé par Stendhal) à savoir :
« le témoin immédiat possède une connaissance limitée, mais réelle des faits, alors que quiconque se situe à distance peut avoir une meilleure perception de la scène dans son ensemble, mais ne saisit pas là la vérité humaine de l’expérience ». (page 34)
La deuxième partie propose de classer les témoignages recueillis sur la Shoah en cinq périodes. Pour les années 1933 à 1945 on les nomme "L’œil des victimes", pour 1945-1951 "La description", pour 1952-1979 "Les gardiens de la mémoire", pour 1980-2000 "Les antirévisionnistes" et enfin pour 2000-2012 "Recherche d’un nouveau souffle".
La troisième partie intitulée "Dialogue avec la mémoire" pointe les failles du discours mémoriel donc en particulier les cas possibles de non-dits (par exemple autour de la sexualité) et de reconstruction de souvenirs. Toujours dans cet ensemble on s’interroge sur les documents iconographiques qui témoignent (photographies, dessins, films…). On apprécie dans les annexes principalement un index des noms et un index des notions. L’ouvrage est préfacé par Steven T. Katz, ancien directeur du Centre Elie Wiesel pour les études juives de Boston University. Il informe magistralement sur la nature et la portée de la littérature des rescapés des camps.
Pour connaisseurs Aucune illustration
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/diffusion-de-la-messe
https://blogs.mediapart.fr/ben/blog/301116/le-camp-auschwitch-birkenau
http://www.leparisien.fr/chelles-77500/chelles-une-grande-lecon-d-histoire-avec-une-survivante-d-auschwitz-22-01-2017-6603762.php
http://www.republicain-lorrain.fr/guerre-et-conflit/2017/02/11/guy-poirot-ne-en-1945-au-camp-de-ravensbruck
Jeudi 14 février 2019 à 15h
à Orléans – Cercil-Musée Mémorial
https://billetterie.memorialdelashoah.org/fr/evenement/rafle-du-billet-vert-decouverte-de-98-photos-inedites