Avis de Benjamin : "L’invention de la négritude"
Comme Nelson Mandela, Aimé Césaire est mort à 95 ans, cependant il était l’aîné de cinq ans du leader sud-africain. Si leur combat contre les conséquences du colonialisme est commun, par contre il prit des formes bien différentes liées en particulier au fait que la présence française remonte au XVIe siècle à la Martinique, que c’est quasiment toute la population actuelle qui est issue d’une émigration voulue ou forcée et que le système esclavagiste au profit des Européens s’est imposé sur l’ensemble de l’île. L’auteur de cet ouvrage avait d’ailleurs livré une biographie sur l’haïtien Toussaint Louverture, chef de l’état du premier pays à avoir rejeté le colonialisme.
En 60 pages nous parcourons la vie d’Aimé Césaire, l’univers parisien et martiniquais de la fin de la Belle Époque est approché. L’Entre-deux-guerres est vu à travers les études dans l’île puis à Paris pour entrer à l’École normale supérieure et en suivre la scolarité. Il est à noter que sur les bancs du lycée, il côtoie l’écrivain et futur député socialiste guyanais Léon Gontran Damas. Enseignant au lycée Schœlcher à Fort-de-France durant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, Aimé Césaire commence sa carrière politique en 1945 avec le soutien des communistes de l’île. Un chapitre particulier est consacré à ses débuts littéraires et d’autres pages à sa production ultérieure.
Le dossier documentaire est divisé en trois parties : la Martinique, l’esclavage et l’anticolonialisme, les amis d’Aimé Césaire (un Zaïrois Patrice Lumumba, Léopold Sédar Senghor et André Breton). Si le texte est bien fait par contre deux photographies sont bien trop petites pour que l’on puisse en tirer toutes les informations qu’elles portent. L’une concerne les fers mis aux esclaves avec une surface de 8 cm2 en noir et blanc et peu contrastée, l’autre l’Exposition coloniale de 1931 avec un appel à ne pas la visiter.
Accessible jeunesse Peu d'illustrations