Avis de Adam Craponne : "Mendésiste, cela ressemblait à qui, au milieu des années 1950?"
Michel Crépeau est né le 30 octobre 1930 à Fontenay-le-Comte (en Vendée) et mort le 30 mars 1999 à Paris. C’est un avocat et homme politique français, connu pour avoir été de 1971 à son décès le maire de La Rochelle ; il fut député également de 1977 à 1993 et de 1997 à 1999. Peu de gens savent qu’il fut candidat aux présidentielles de 1981, récoltant environ 2,25%. Sa carrière politique se fait au parti radical de 1948 à 1972 puis au Mouvement radical de gauche qui est composé des élus radicaux qui choisissent de signer le Programme commun, non par conviction mais parce qu’ils sont élus au second tour avec les voix communistes depuis 1962.
Entre 1955 et 1958, il est l’auteur d’une centaine d’articles d’actualité dans le journal hebdomadaire de tendance radicale La dépêche d’Aunis et de Saintonge. Dans les deux départements charentais, depuis la fin du XIXe siècle, le radicalisme est une force importante, même si en changeant de république en 1945 sa domination a perdu en intensité. Les radicaux dominent largement au Conseil général de Charente-Maritime avec le sénateur André Dulin mais la mairie de la préfecture est aux mains du gaulliste René Bernard de Saint-Affrique dans les années 1950.
Alors que l’on trouve tout tant à la Samaritaine qu’au parti radical (sur tous les sujets phares de l'époque, on trouve toujours deux parlementaires radicaux aux positions diamétralement opposées), sous la IVe République Michel Crépeau est lui fidèle à la défense de la laïcité et s’il cite peu les idées solidaristes de Léon Bourgeois, c’est parce qu’il connaît les thèses économiques keynésiennes. Il se réfère par contre assez souvent au philosophe Alain en particulier sur la question dans sa défense des libertés publiques et la promotion d’un certain humanisme.
Ses positions tant de promotion de l’unité européenne que de défense de l’influence française dans ses colonies s’explique par sa profonde crainte de l’action de l’URSS, à une époque où les troupes du Pacte de Varsovie sont, en direction de Strasbourg, à une longue étape du Tour de France. Son opposition au poujadisme populiste (qui permettra en 1956 à Jean-Marie Le Pen sa première élection de député) va de pair avec son soutien à Mendès-France (quoique des nuances d’opinion sur certains sujets les distinguent). Il est très critique vis-à-vis des institutions de la IVe République, comparant ce régime au Directoire et craignant que cela finisse par l’arrivée d’un Bonaparte qui s’appellerait de Gaulle.
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