Avis de Benjamin : "L’école rurale des années cinquante"
Au milieu des années cinquante, un jeune instituteur se retrouve à enseigner dans un village de Dordogne. Comme il le fait comprendre, cette école rurale est globalement en voie d’extinction et il annonce d’ailleurs que celle dont il parle le plus fermera en 1966. L’auteur a en effet été enseignant en primaire à cette époque et il utilise ses souvenirs.
L’ambiance de l’enseignement à cette époque est bien rendue, avec notamment la mise en évidence de l’importance de l’obtention du certificat d’études pour les élèves. Intrigue policière et histoire d'amour constituent un des ressorts de ce roman. Michel Jeury fait des allusions à l’histoire politique du moment, à savoir la fin de la Guerre d’Indochine, le début de la Guerre d’Algérie et les figures politiques de Mendès-France, Edgard Faure et du général de Gaulle.
Connaissant la suite des évènements, il met dans la bouche de certains de ses personnages des propos qu’ils n’auraient pu tenir à leur époque. Ainsi, juste après la Toussaint rouge, un conseiller général gaulliste déclare « Si on a une nouvelle affaire militaire sur les bras en Algérie, comme je le crains, ça sera pire que l’Indochine. Le contingent sera sans doute engagé ». Aucun président du conseil (équivalent de Premier ministre) ne pouvait envisager de prendre cette décision de mettre des appelés en Algérie pour les années à venir. Seul le socialiste le plus bête du monde, à savoir Guy Mollet le fit à la fin 1956. Rappelons que ce même Guy Mollet déclarait que la droite française était la plus bête du monde, d’où notre affirmation en retour. En matière de molletisme, on sait d’ailleurs qu’il y eut des disciples par la suite et ceci jusqu'à des dates récentes.
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