Avis de Adam Craponne : "Le Che va le dire au galop à Indira"
Dans la nuit du 30 juin 1959, l'avion de Che Guevara a atterri à l'aéroport de New Delhi et ce dernier se rendra aussi quelques jours à Calcutta. En fait l’ouvrage est centré sur la rencontre entre Che Guevara et d’Indira Gandhi (qui est la fille de Nehru, alors Premier ministre de l’Union indienne) en juillet 1959. Jean-Pol Hecq s’est appuyé sur toute la documentation disponible sur le sujet et a comblé les interstices avec son imagination.
La partition de l’Empire britannique des Indes est encore récente et notre Sud-Américain de naissance découvre les paradoxes qui caractérisent la situation du pays à l’époque. On est à un moment où on ne peut prévoir que Cuba va tomber pleinement dans l’escarcelle du bloc communiste et nombre de services de renseignements de pays occidentaux ou russes sont attentifs aux paroles et gestes du Che lors de ce périple et il se pourrait que la disparition de ce dernier dans un accident soit un objectif pour certains. Tea Time à New Delhi est un roman qui aidera somptueusement à porter deux anniversaires, à savoir celui du cinquantenaire de la mort de Che Guevara (elle date du 9 octobre 1967) et les cent ans de la naissance d’Indira Gandhi (née le 19 novembre 1917).
Voici un extrait des dialogues, entre les deux héros, qui ponctuent le récit :
« Pour se donner bonne contenance, Indira s’assure que le thé est assez infusé, puis elle remplit les tasses et en avance une vers Ernesto. C’est lui qui reprend la parole :
- Voudriez-vous me faire une faveur ?
Indira fait de grands yeux mais elle ne bronche pas.
- Mais certainement, fait-elle. Si c’est dans mes possibilités, bien entendu.
- J’ose espérer que oui. S’il vous plaît, faites-moi l’honneur et l’amitié de m’appeler Ernesto. "Commandant" fait quand même un peu trop protocolaire, vous ne trouvez-pas ? Et puis, nous ne sommes pas dans le maquis.
Elle part d’un rire franc.
- Je crois que je puis accéder à votre demande, Ernesto. Et quant à vous, je vous autorise à m’appeler Indira, comme ça nous serons à égalité.
- A vos ordres. Savez-vous, Indira, que vous me rappelez beaucoup quelqu’un ?
- Comment pourrais-je le savoir ? Qui est-ce ?
- Un des nombreux fantômes de mon passé.
- Vous avez à peine trente-et-un ans et déjà tant de fantômes derrière-vous ?!
- Ne vous moquez pas. C’était une très belle jeune fille... »
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Narendra Modi, le premier ministre nationaliste, a publié lui-même des vidéos et photos le montrant en compagnie du président de la Cour suprême, lors d’une cérémonie religieuse privée, au domicile de ce dernier https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/25/en-inde-separation-des-pouvoirs-et-laicite-volent-en-eclats_6332537_3210.html