Avis de Xirong : "Fils de sa mère à l’insu de son plein gré"
L’éditeur canadien La pastèque réalise un remarquable travail pour faire connaître outre-Atlantique la production québécoise actuelle ou classique en matière de BD de qualité. Une fois encore on est face ici à un album qui retrace magistralement un univers du XXe siècle.
En fait l’action oscille entre l’année 2002 et les années 1950 et alterne entre Canada, USA, Cuba et Paris. L’héroïne est la dame aux cartes postales car elle envoie régulièrement des nouvelles à ses parents (résidant dans un village de Gaspésie) de sa vie de chanteuse de jazz en tournée aux États-Unis et dans son pays d’origine (très belle reconstitution des cabarets de Montréal dans les années 1950). Se trouvant à Cuba au moment de la prise de pouvoir de Castro, elle va du point de vue personnel y vivre des évènements dramatiques.
Un de ses fils qu’elle n’a pas connu va reconstituer sa vie à la suite des événements du 11 septembre 2002. On note l’apparition anachronique de Robert Charlebois (signalée comme telle à la fin de l’ouvrage) de Robert Charlebois pages 101 et 102. Le scénario est très original et il est porté par un graphisme élégant en noir et blanc qui renvoie aux images des films du début des Trente Glorieuses. Jean-Paul Eid a demandé à l’auteur-compositeur-interprète Thomas Hellman d’écrire un air comme chanson phare pour l'héroïne, c'est Two Little Birds qui va être, uniquement outre-Atlantique au Canada, commercialisée sur un 45-tours en vinyl.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
Prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise 2016 pour La Femme aux cartes postales
https://www.lapasteque.com/actualites/un-prix-pour-la-femme-aux-cartes-postales