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La Guerre du Liban n’a pas eu lieu

La Guerre du Liban n’a pas eu lieu
EME292 pages
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Avis de Adam Craponne : "La Guerre du Liban n’a pas eu lieu mais pourrait- elle reprendre?"

Dans La guerre du Kipour n’aura pas lieu, en 2013, Marius Schattner et Frédérique Schillo  avait expliqué comment ce conflit avait montré que les Israéliens, très bien renseignés par Ashraf Marwan gendre de Nasser (alors décédé), avait pêché par orgueil, que cet évènement avait marqué la fin de l’influence soviétique sur l’Egypte et que la paix entre ce dernier pays et Israël fut la conséquence de ce conflit.

En 1993, l’auteur de La Guerre du Liban n’a pas eu lieu  avait donné l’ouvrage Histoire de la guerre du Liban aux Presses universitaires de France.  Jean-Guy Sarkis propose ici d'abord de mettre en évidence les traits caractéristiques de la culture libanaise. Cela commence par rappeler que c’est région est le pays de Canaan et que les juifs entretenaient tout un imaginaire, d’origine biblique, autour de ce pays. « Israël est le pays de l’esprit et le Liban celui du corps et de l’esprit » (page 19). La première non juive admise à professer sa foi en Jésus-Christ est, selon le Nouveau Testament, une Cananéenne (Mathieu 15 ; 21-28). Les disciples du Christ commencèrent à évangéliser une région dont ils connaissaient la langue, à savoir l’araméen.

En prolongement, l’auteur pose les questions de l’arabité du  Liban et le statut de dhimmis.  Il évoque comment la proportionnelle particulière, avec sur chaque liste obligatoirement des représentants de chacune des confessions du pays, a permis à l’origine une entente intercommunautaire pages 50-51). En 1989 les chrétiens perdaient la majorité absolue au parlement, l’ensemble des musulmans disposent d’autant de sièges que l’ensemble de ceux qui se réclament de Jésus-Christ.

Cette Guerre du Liban fut ambivalente, il y eût des retournements d’alliance et des interventions diverses d’Israël et de Syrie dans le conflit. Les Libanais ont retrouvé la paix mais c’est la Syrie qui s’est enflammée. Dans ce dernier pays, le conflit s’est très largement mondialisé à travers les interventions de nombreux pays.  Les Libanais veulent oublier la guerre et en particulier les traces de celle-ci mais craignent d’être les victimes d’un conflit entre l’Iran et Israël.

Le Hezbollah risque de s’affronter avec l’armée de Tel-Aviv, sur le sol du pays du cèdre,  sans que le gouvernement libanais et son armée n’ait un mot à dire. Cela ne veut pas dire obligatoirement des combats au niveau de l'infanterie, mais des bombardements d'Israël en réaction à des actions des chiites libanais.

Ces derniers peuvent également entrer en conflit avec leurs compatriotes sunnites. Les chrétiens, par leur présence, semblent jouer un rôle primordial dans l’évitement au Liban d’un nouveau conflit entre les diverses sensibilités de l’islam (quatre au total). Une question reste à débattre, c’est celle de l’avenir des réfugiés palestiniens (présents depuis trois-quarts de siècle) et celle des réfugiés syriens au pays du cèdre.            

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

332 critiques
28/12/18
Focus sur la stratégie politique du Hezbollah
https://chronik.fr/focus-strategie-politique-hezbollah.html
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