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Pisey: Rescapée de l’enfer des Khmers rouges

Pisey: Rescapée de l’enfer des Khmers rouges
Persée 153 pages
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Avis de Adam Craponne : "Le rideau de bambou tombe sur le Cambodge le 17 avril 1975"

L’auteur Jean-Claude Turpin est professeur de neurologie au CHU de Reims et il a fait connaissance de Pisey, dont il nous raconte la vie, dans cet hôpital où elle travaillait comme agent de service.

Cette dernière est née en 1949 à Battambang ; seconde ville du pays elle a été occupée par les Thaïs de 1794 à 1906 et aussi de 1941 à 1947. Ce nom de ville signifie "bâton magique perdu". La ville a conservée de vieilles maisons coloniales au bord de la rivière avec des boulangeries et cafés français.

Comme pas mal de Cambodgiens, le père de Pisey avait en partie du sang chinois et était chauffeur de car pour la compagnie qu’il avait fondée. Son père était catholique et sa mère bouddhiste, l’auteur signale un début de christianisation du pays au XVIe siècle.

Elle a été scolarisée dans une école franco-cambodgienne, car l’indépendance du pays s’est faite lorsqu’elle était enfant. Pisey a obtenu le baccalauréat, ce qui était exceptionnel pour une jeune fille de l’époque. À dix-neuf ans, diplômée de l’enseignement secondaire, elle avait l’apparence valorisée par le poète Nguyen Dy, à savoir :

« la taille devait être aussi fine que la tige de l’abricot, le visage aussi rond que la lune, les lèvres parfumées comme les pétales d’une fleur au matin, la parole aussi rare que le jade » (page 53)

Elle épouse en 1967 un homme de quinze ans son aînée qui avait fait l’école militaire et était alors agent du Trésor. Après le coup d’état pro-américain de Lon Nol en 1970 (qui écarte le roi du pouvoir), son mari est rappelé pour servir comme officier. Pisey est bénévole à la Croix-Rouge. Les forces de Lon Nol est définitivement vaincu et la capitale est prise le 17 avril 1975.   

On est surpris de lire qu’avant le régime des Khmers rouges déjà la terre appartenait à l’État et on peut lire ceci à propos du paysan cambodgien :

« S’il cultive une terre cinq ans de suite, il a un droit sur cette terre, mais à sa mort, le sil revient à la couronne » (page 25).

Pisez travaillera un temps durement dans les champs, mais arrivera à trouver des tâches moins pénibles à assumer, ceci  jusqu’à ce que les Vietnamiens interviennent au Cambodge en décembre 1978. Pisey décide alors de passer en Thaïlande et une autre vie se dessinera peu à peu.   

Les temples d’Angkor n’étant qu’à un peu moins de 100 km de la ville de naissance de Pisey, on évoque largement cette ancienne capitale khmère.    

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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