Avis de Adam Craponne : "Le maillot du meilleur descendeur sur les épaules d'Antoine Blondin"
Antoine Blondin a eu deux filles avec Sylviane Dollfuss et l’une a épousé Thierry de Lassus pour en avoir un fils Symbad de Lassus. Ce dernier accompagnés par deux journalistes sportifs, qui ont fréquenté Antoine Blondin sur le Tour de France, racontent avec d’autres (les directeurs du Tour Christian Prudhomme, Jean-Marie Leblanc et Jacques Godet) des fragments d’une compétition dans l’orée d’épopée doit pour partie à la façon dont Antoine Blondin en rendit compte pour "L’Équipe". Pour cette dernière publication, il rendit sur le sujet plus de 500 papiers évoquant les Tours de France de 1954 à 1982 (ce qui ne fait pas 27 mais 29 tours comme la quatrième de couverture le dit). Pour chaque tour, on a de sa part quasiment une chronique tous les jours de l’épreuve.
L’ouvrage permet d’évoques quelques personnalités de la caravane du Tour de France, de retrouver des figures du cyclisme des Trente Glorieuses comme Poulidor à travers les relations qu’il entretenait avec Blondin, Géminiani, Louison Bobet, Darrigade, Eddy Merckx, Anquetil, Hinault, Tom Simpson (mort en course en 1967), Stablinski… Une petite trentaine d’illustrations accompagnent le texte, mais pas celle que nous avons choisie ici pour faire allusion au goût de notre journaliste sportif pour l'ivresse.
Antoine Blondin est décédé en 1991 et Symbad de Lassus propose (en quelques pages) une biographie qui tient avant tout du catalogue de la publication de ses livres, bref qui n’apprendra quasiment rien à tous ceux qui connaissent un peu le personnage. Nous parler par exemple de son père issu d’une famille de bergers bourbonnais n’aurait pourtant pas manqué d’intérêt.
Nos avons de nombreux textes citant la partie ou la totalité d’un de ces articles sur la Grande boucle. Je n’ai pas trouvé ici la reproduction de sa toute première chronique, aussi je la fais connaître :
« Prendre le Tour de France en marche, c’est pénétrer dans une famille avec des gaucheries de fils adoptifs, des réticences d’enfant de l’amour tard reconnu. Tout un rituel s’est instauré sans vous, dont on vous livre patiemment les clés. Vous apprenez à mettre des noms sur des visages, et ce sont les suiveurs … des visages sur des numéros, et ce sont les coureurs … Les suiveurs s’identifient à la hauteur du nombril qu’ils ont en forme de macaron à leur effigie. Les coureurs se déchiffrent du côté de la fesse gauche. Pour s’y retrouver, il faut avoir l’œil qui vole bas. Les vétérans se distinguent en ceci qu’ils regardent droit devant eux. Les nouveaux venus comme moi doivent avoir l’air plutôt sournois. Les seuls personnages que je reconnaisse sans détours, sous l’empâtement, ou la calvitie, ce sont les anciens coureurs. Il est vrai que je les ai connus au maillot. Nous avons cheminé toute la journée entre Berrendero, Sylvère Maes, Guy Lapébie, André Leducq, Charles Pélissier, Ducazeaux, Guiramand … et il me semblait accomplir, enfin les rêves du cancre que je fus au temps où les meilleurs de ma classe remportaient dans des concours assez rebutants le droit prestigieux d’accompagner les "géants de la route" pendant une étape ou deux. Chez moi, la classe a parlé tardivement. »
Pour connaisseurs Quelques illustrations