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La guerre de Corée

La guerre de Corée
Perrin367 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Proverbe coréen: Chaque époque engendre son héros."

Le livre "La guerre de Corée" d’Ivan Cadeau, est paru en 2013, trois ans plus tard son contenu sort dans une édition économique. Ce titre resitue la Corée dans l’histoire longue, et en une soixantaine de pages l’auteur rappelle que ce pays très longtemps tributaire de la Chine est passé au statut de colonie nippone au début du XXe siècle. En février 1945, à la conférence de Yalta, peu de temps avant la fin de la guerre dans le Pacifique, les États-Unis et l'URSS s'entendirent pour redonner son indépendance à la Corée. Toutefois l’idée de diviser la Corée au niveau du 38e parallèle, est la conséquence de l’entrée en guerre de l’URSS contre le Japon en août 1945, alors que l’Allemagne nazie avait capitulé juste depuis deux mois.

Kim il Sung avait mené une guérilla anti-japonaise en Mandchourie aux côtés d’autres militants communistes, par contre dans l’armée de la partie sud du pays on comptait un nombre non négligeable d’anciens militaires ayant servi dans l’armée japonaise dont les généraux Lee Hyung Koon et Kim Suk Won. Dans les années 1948 (moment où les armées d’occupation se retirent) à 1950, à maintes reprises les dirigeants du sud annoncent une attaque de leur zone par les armées du nord. Si bien que les Américains ne croient pas à l’offensive annoncée pour fin juin. Le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes franchissent le 38e parallèle.

Le conflit se déroula en quatre phases principales, les deux premières sont l'offensive des armées du nord jusqu’à occuper 80% de la zone sud en deux mois et la contre-offensive des forces de l’ONU. Ces dernières sont essentiellement américaines, mais avec entre autre un contingent français débarque le 29 Novembre 1950 à Pusan et une présence de soldats belges. En un mois, cela se traduit par une possession de 80% de la zone nord, à quoi répond une entrée en guerre de l’armée chinoise (sous le couvert de volontariat) avec reprise de Séoul et enfin contre-offensive américaine permettant de ramender le front presque ou un peu au-delà du niveau du 38e parallèle. L'armistice est signé, mais pas par l'armée sud-coréenne, et aucun traité de paix n'a suivi. 

Monument quai de l'Hôtel de Ville dans le quatrième arrondissement de Paris (photo non présente dans le livre)

La guerre a duré de juin 1950 à juillet 1953, c’est le premier affrontement entre le bloc communiste et les forces soutenues par les USA. L’aviation joua un rôle important dans ce conflit et les USA furent accusés, à tort selon notre auteur, d’avoir employé des armes bactériologiques ; l’usage ponctuel du napalm par contre est attesté et la question de l'usage de la bombe atomique est posée

« La défense américaine est mise à mal par la position ambigüe des États-Unis sur la question des armes bactériologiques. Leur refus de signer les protocoles de Genève du 17 juin 1925 interdisant l'emploi des gaz et autres armes chimiques et bactériologiques fournit un prétexte commode aux communistes en même temps qu'il est de nature à entretenir le soupçon chez certains de leurs alliés. »

Les pertes se montent à près d’un demi-million du côté des forces combattant avec les Américains et au triple pour le camp adverse ; la proportion est égale entre d’une part les blessés et d’autre part les morts et disparus réunis.  

Dans les derniers lignes du livre, l’auteur écrit que :

« Le communisme dynastique de Pyongyang et ses oligarques n’ont rien à gagner à une réunification qui signifierait leur disparition ; quant à Séoul, l’absorption, même pacifique, de son voisin du nord reste peu souhaitable pour la population sud-coréenne qui apprécie son actuel niveau de vie et les avantages qu’elle en retire ».

Au moment où Taïwan vient d'élire sa première présidente de la République de Chine, il nous est bon de signaler que la Guerre de Corée eut pour conséquence la non-reconquête de Formose par les forces communistes chinoises. Afin de ne pas provoquer la Chine, les USA refusèrent à l'été 1950 l'appui des forces nationalistes chinoises de l'époque pour une intervention à leur côté. Quelques 14 000 prisonniers originaires de la Chine populaire choisirent d'autre part le rapatriement vers Taiwan plutôt qu'en Chine en 1954.

 

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Octave

Note globale :

Par - 464 avis déposés - lecteur régulier

751 critiques
15/08/17
Séoul : des statues en l'honneur des femmes de réconfort
http://fr.cctv.com/2017/08/15/PHOA4o1MLakrpse13P19bQYY170815.shtml#g=http%3A%2F%2Ffr.cctv.com%2F2017%2F08%2F15%2FPHOA4o1MLakrpse13P19bQYY170815.xml&p=PHOTGUCkwF0UhcSHTkzdtslw170815
616 critiques
28/12/17
Pour Séoul, l’accord passé avec Tokyo sur les "femmes de réconfort" ne règle pas le problème
http://www.france24.com/fr/20171228-coree-sud-japon-seoul-tokyo-femmes-reconfort-accord-imparfait-diplomatie?google_editors_picks=true
406 critiques
29/10/22
Jacques Grisolet, un des derniers vétérans de la Guerre de Corée : «J'ai eu la baraka toute ma carrière militaire»
https://www.lefigaro.fr/histoire/jacques-grisolet-un-des-derniers-veterans-de-la-guerre-de-coree-j-ai-eu-la-baraka-toute-ma-carriere-militaire-20221029
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