Avis de Adam Craponne : "Tout le monde a été, est ou sera gaulliste"
François Flohic est décédé en 2018 à 98 ans, il a été aide de camp du général de Gaulle pendant quasiment toute la courte période où ce dernier fut le dernier président du Conseil de la IVe république et celle où il fut président de la République. De plus il accompagne le général de Gaulle et son épouse dans les dunes irlandaises, après l’échec du référendum de 1970, ce que montre la photo de couverture de l'ouvrage. Le livre De Gaulle intime est publié une première fois, dans une collection assez luxueuse chez L'Archipel en 2010 ; le contenu est réédité dans un format de poche en 2020.
« En vérité, les aides de camp ont pour mission de s’occuper autant qu’il le désire de sa vie privée et de faciliter le déroulement de son travail par des dispositions judicieuses. Gardiens ultimes de sa sécurité, ils l’accompagnent dans tous ses déplacements, qu’ils soient officiels ou bien privés, l’organisation de ces derniers étant de leur ressort ». Outre d’approcher certains aspects particuliers de la personnalité du premier président de la Ve République, le contenu permet de suivre certaines péripéties de la crise algérienne et de la crise de Mai 68. L’auteur ne montre guère d’affection vis-à-vis de Georges Pompidou et rapporte que son ambition de devenir président lui apparut dès la nomination de ce dernier comme Premier ministre.
On suit en particulier les tentatives de l’OAS pour assassiner de Gaulle. On retiendra que cet objectif fit d’ailleurs des victimes collatérales : « Dans une récente émission de télévision, Bougrenet de la Tocnaye expose complaisamment et froidement que les chefs de l’OAS, Bidault et Soustelle, avaient décédé d’assassiner, sur le seuil de sa demeure à Neuilly, le banquier Henri Lafond, ancien résistant, ami di Général, afin de contraindre celui-ci à gracier l’auteur du crime ! (…) D’après mon camarde Teisseire, le Général penchait pour la grâce, lorsque Lafond fut assassiné. (…) Serait-ce là la raison qui détermina sa décision de refuser la grâce ? Je le crains » (page 54).
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