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Le pays où on n’arrive jamais

Le pays où on n’arrive jamais
Flammarion jeunesse 320 pages
1 critique de lecteur

Avis de Zaynab : "Un récit un peu onirique"

L’ouvrage "Le pays où quelqu'un nous attend" de Gisèle Bienne, sorti en 2014, avait un titre qui faisait un clin d’œil à celui du plus célèbre roman pour la jeunesse d’André Dhôtel. Leur lieu d’action n’est d’ailleurs pas très éloigné puisque pour le premier il s’agit de deux villages fort proches du lac du Der-Chantecoq dans le sud-est de la Marne alors que pour celui qui nous intéresse on est dans les Ardennes et ponctuellement en Belgique. Le point commun entre les deux récits est d’ailleurs qu’il y a à chaque fois la fugue d’un enfant.

"Le pays où on n’arrive jamais" a reçu le prix Fémina en 1955, mais comme beaucoup d’autres ouvrages, les jeunes lecteurs s’en sont emparés, si bien qu’il passe aujourd’hui pour un classique de la littérature de jeunesse.  

En fin de compte le fait que l’une des deux héros recherche sa mère est lié à la mort de son père durant la Débacle en mai 1940 :

« Ton père est mort pendant cet exode, dit Jenny à Hélène. Nous possédions alors plusieurs voitures tirées par des chevaux, et nous donnions des représentations théâtrales et des pantomimes avec deux hommes qui étaient les cousins de ton père et mes deux sœurs. Tes deux frères étaient un peu plus âgés que toi. Tout ce monde s’est dispersé. Le matériel a été détruit par un bombardement au début de la guerre. » (page 309)   

Au début du récit on découvre Gaspard, élevé par sa tante confié par ses parents. En effet ces derniers parcourent les marchés de la région pour vendre des cravates et résident à Mézières où la mère exerce la profession de voyante. Le jeune Gaspard rencontre un garçon de son âge qui se révèle bientôt être une fille nommée Hélène. Elle a fugué pour retrouver sa mère, Gaspard l’accompagne dans sa quête et ils vont retrouver un cheval pie fougueux envers tous sauf avec Gaspard qui le calme.

« Le lendemain, Niklaas donna de nouveaux soins au cheval, qu'il avait entouré de couvertures, et il eut la satisfaction de constater qu'il se portait beaucoup mieux. Le cheval put se mettre debout et brouter l'herbe.
 - Je crains tout de même que cela le reprenne. Il est bien vieux et les nuits sont fraîches déjà. Il faudrait nous emparer de ce cheval pie.
 - Quel cheval pie?... s'écria Gaspard.
Je suis allé cette nuit jusqu'à la forêt, dit Niklaas. je ne pouvais trouver le sommeil. Dans l'allée, j'ai vu au clair de lune un cheval pie; peut-être le même que celui que tu as monté malgré toi, Gaspard. C'est un cheval abandonné sans aucun doute.
Gaspard se souvint que, lorsqu'il s'était perdu dans la forêt avec Ludovic et Jérôme, ils avaient entendu une galopade lointaine.
- Un beau cheval, dit Gaspard, mais il est sauvage et il ne se laissera jamais atteler. » (page 240)

« On était saisi par l'air vif du mois de septembre. Il y avait dans cet air et dans cette forêt quelque chose de brutal qui ravivait l'ardeur de la vie. Jamais on n'oublierait. En regardant cette belle vallée, on a le loisir de songer que la terre entière c'est le grand pays, mais cela ne nous satisfait pas complètement. On se dit qu'il faut rendre la terre encore plus belle, par le bonheur des hommes et par les histoires que l'on apprend inlassablement. Il semble que la vie restera toujours inachevée. Mais on demande une chance supplémentaire. » (pages 267-268)

Julia Wauters utilise la sérigraphie pour fournir de magnifiques illustrations qui apportent un souffle complémentaire intense au récit.

Accessible jeunesse Quelques illustrations

Zaynab

Note globale :

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