Avis de Octave : "Un roman sur la Grande Guerre écrit par un Sammy"
L’auteur donne la parole successivement aux cent quinze hommes de la même compagnie en une ou deux pages. William March s’était engagé dans l’US Marine Corps en 1917 et fit la guerre sur le front français.
Les récits de mort abondent et on imagine que nombre de ces scènes d’effroi sont le fruit d’une observation de faits réellement vécus. C’est le caporal Stephen Waller qui raconte à la page 168 le parcours de la compagnie K de décembre 1917 à novembre 1918 sur un front parcourant les départements de l’Aisne, de la Marne et de la Meuse. À la page d’avant, le soldat Charles Upson a décrit dans quelles conditions, il a appris l’armistice.
Le soldat Sylvester Wendell, chargé d’écrire par son capitaine une lettre de condoléances à chaque famille des morts, las d’écrire des récits légendaires, choisit d’écrire un contenu réaliste ; cela donne :
« Chère Madame,
Votre fils Francis est mort au bois de Belleau pour rien. Vous serez contente d’apprendre qu’au moment de sa mort, il grouillait de vermine et était affaibli par la diarrhée. Ses pieds étaient enflés et pourris, ils puaient. Il vivait comme un animal qui a peur, rongé par le froid et la faim. Puis, le 6 juin, une bille de shrapnel l’a frappé et il est mort lentement dans d’atroces souffrances. Vous ne croirez jamais qu’il a pu vivre encore trois heures, mais c’est pourtant ce qu’il a fait. Il a vécu trois heures entières à hurler et à jurer tour à tour. Vous comprenez, il n’avait rien à quoi se raccrocher : depuis longtemps, il avait compris que toutes ces choses auxquelles, vous, sa mère, lui aviez appris à croire, sous les mots honneur, courage et patriotisme, n’étaient que des mensonges… » (pages 94-95)
On peut percevoir combien avait été intégrés certains aspects de la propagande alliée parvenue aux populations des USA grâce à des comités francophiles animés en particulier par des descendants des provinces annexées, comme nous l’avait appris Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande guerre de Jean-Noël Grandhomme et Francis Grandhomme. Un passage de Compagnie K montre un soldat américain refusant de donner à boire à un jeune soldat allemand blessé :
« Tu chantais pas la même chanson, hein, quand tu violais les infirmières de la Croix-Rouge et que tu coupais les jambes des gosses en Belgique » (page 158).
Ce livre, publié en 1933, a eu de multiples rééditions aux USA et il a même connu une adaptation cinématographique en 2004 sous la direction de Robert Elm. Hemingway, qui avait connu la Grande Guerre comme infirmier sur le front et en tira Adieu aux armes, se référait à Compagnie K comme modèle du récit de combats.
Les récits de mort abondent et on imagine que nombre de ces scènes d’effroi sont le fruit d’une observation de faits réellement vécus. C’est le caporal Stephen Waller qui raconte à la page 168 le parcours de la compagnie K de décembre 1917 à novembre 1918 sur un front parcourant les départements de l’Aisne, de la Marne et de la Meuse. À la page d’avant, le soldat Charles Upson a décrit dans quelles conditions, il a appris l’armistice.
Le soldat Sylvester Wendell, chargé d’écrire par son capitaine une lettre de condoléances à chaque famille des morts, las d’écrire des récits légendaires, choisit d’écrire un contenu réaliste ; cela donne :
« Chère Madame,
Votre fils Francis est mort au bois de Belleau pour rien. Vous serez contente d’apprendre qu’au moment de sa mort, il grouillait de vermine et était affaibli par la diarrhée. Ses pieds étaient enflés et pourris, ils puaient. Il vivait comme un animal qui a peur, rongé par le froid et la faim. Puis, le 6 juin, une bille de shrapnel l’a frappé et il est mort lentement dans d’atroces souffrances. Vous ne croirez jamais qu’il a pu vivre encore trois heures, mais c’est pourtant ce qu’il a fait. Il a vécu trois heures entières à hurler et à jurer tour à tour. Vous comprenez, il n’avait rien à quoi se raccrocher : depuis longtemps, il avait compris que toutes ces choses auxquelles, vous, sa mère, lui aviez appris à croire, sous les mots honneur, courage et patriotisme, n’étaient que des mensonges… » (pages 94-95)
On peut percevoir combien avait été intégrés certains aspects de la propagande alliée parvenue aux populations des USA grâce à des comités francophiles animés en particulier par des descendants des provinces annexées, comme nous l’avait appris Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande guerre de Jean-Noël Grandhomme et Francis Grandhomme. Un passage de Compagnie K montre un soldat américain refusant de donner à boire à un jeune soldat allemand blessé :
« Tu chantais pas la même chanson, hein, quand tu violais les infirmières de la Croix-Rouge et que tu coupais les jambes des gosses en Belgique » (page 158).
Ce livre, publié en 1933, a eu de multiples rééditions aux USA et il a même connu une adaptation cinématographique en 2004 sous la direction de Robert Elm. Hemingway, qui avait connu la Grande Guerre comme infirmier sur le front et en tira Adieu aux armes, se référait à Compagnie K comme modèle du récit de combats.
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