Avis de Octave : "« Pauv’ nos-åtes ét lès tchins d’ tcharète ! » (Pauvres de nous et des chiens de charrette !)"
Francis Balace, professeur émérite de l’université de Liège, dans sa préface à Journal d’un déporté civil de la guerre 14-18, donne un chiffre de 90 0000 Belges partis pour le travail en Allemagne. Nulle contradiction là, car 30 000 habitants du plat pays se rendirent dans l’Empire allemand comme volontaires et ce furent principalement des mineurs du Hainaut. Francis Balace dit bien que les autorités allemandes désorganisèrent le marché du travail outre-quiévrain et il s’étend un peu sur les conditions matérielles et temporelles dans lesquelles les réquisitions des chômeurs se firent de 1916 à 1918.
Victor Goffart a juste 22 ans lorsque, de la façon la plus arbitraire, les autorités allemandes le désignent et s’il accepte de partir en Allemagne, c’est autant par peur de représailles à l’encontre de sa famille que par le caractère brusque de la décision qui le frappe (et ne peut lui laisser le temps d’organiser sa fuite). Déporté du travail, il va se tenir dans un strict refus d’accomplir la moindre tâche professionnelle, si bien qu’il est interné dans un camp. Par chance, alors que son état de santé l’a rendu extrêmement faible, une opportunité va lui permettre de laisser croire qu’il est atteint par la tuberculose. Après six mois passé dans le Hanovre, il retrouve en mai 1917 sa cité d’Havelange entre Namur et Liège. Il est à noter que des civils français et en particulier des femmes furent également envoyées en Allemagne pour le travail, on se reportera au chapitre « L’heure allemande » du livre La Grande Guerre des civils et, si l’on veut vraiment connaître le sujet, à divers études de Philippe Nivet. De nombreuses illustrations accompagnent les textes du Journal d’un déporté civil de la guerre 14-18.
https://www.msn.com/fr-be/video/actualite/lessines-une-exposition-comm%C3%A9more-le-centenaire-de-la-d%C3%A9portation-de-2000-habitants-vers-lallemagne/vi-AAkbJ9P