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État de guerre - L’année 1914 à travers les publications officielles

État de guerre - L’année 1914 à travers les publications officielles
La Documentation française207 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "C’est parti comme en 14 et plutôt mal !"

Le principe a été de proposer des textes issus de discours ou Parlement, Bulletin des armes de la République, des divers Journaux officiels ou d’autres sources officielles provenant des autorités civiles et militaires françaises. Ces textes sont regroupés en cinq chapitres : « Août 1914 : la France entre en guerre », « La France envahie : les illusions perdues », « Hommes en guerre », « Pendant ce temps à l’arrière » et « La guerre toujours ». À chaque partie, il a été fait appel à un historien connu pour ses travaux, ce sont dans le désordre Stéphane Audoin-Rouzeau, Damien Baldin, Nicolas Beaupré, Jean-Jacques Becker, Manon Pignot.

Parfois une recherche un peu plus poussée aurait été souhaitée pour identifier les lieux où ont été prises les photographies ; ainsi page 42 les Pantinois (mais pas seulement) auraient été heureux de voir mentionner que le 55e régiment d’infanterie territorial en août 1914 part de leur gare. D’ailleurs la montée vers le front par cette gare proche de la gare de l’Est fut fréquente tout au long du conflit.

Ne pas mettre certaines informations est risqué, surtout si le nom manquant sert à développer un commentaire maladroit. Ainsi page 68, omettre comme membre du gouvernement Joseph Thierry n’est pas seulement vexer les Marseillais. Il est bon de rappeler qu’en 1905 l’opposition l’invite à présenter en son nom la déclaration dirigée contre le projet de loi instituant la séparation des Eglises et de l’Etat. Il est donc le membre du gouvernement qui représente les parlementaires catholiques. Ceci est d’autant plus regrettable que dans le commentaire, on laisse entendre que le gouvernement n’est composé que de laïcs, bref il y aurait eu en août 1914 une Union sacrée partout sauf parmi les ministres et sous-secrétaires d’État (par contre il nous semble que Clemenceau, parce qu’il n’est plus tenu par le soutien socialiste, se permet de faire l’impasse sur les défenseurs des relations à rétablir avec le Vatican) :

« Alors que Raymond Poincaré souhaitait que la droite fut aussi représentée -il avait suggéré le nom d’Albert de Mun-, Viviani refusa, arguant qu’il ne trouverait pas de majorité parlementaire pour l’accepter ».

Il est bon de comprendre qu’il y avait des raisons de s’opposer à l’entrée d’un antidreyfusard très militant comme Albert de Mun. On remarque que l’article qu’il donne au Bulletin des armes de la République, moins de deux mois avant sa mort, est reproduit pages 36-37.

Ce texte précède de peu ce que fournissent à la même période Barrès, Clemenceau, Marcel Sembat (député socialiste de la Seine) et Ernest Lavisse (dont le département d’origine, l’Aisne, est très largement occupé et qui eut pour frère Émile, directeur de l’École militaire de Saint-Maixent qui forme les officiers sortis du rang). On trouve bien plus loin un conte de Noël d’André Lichtenberger, qui à l’origine destiné au public des poilus est lisible par tous ceux qui ont atteint 9 ans. Si ne sont pas évoquées les atrocités allemandes vécues dans les Ardennes par exemple à Haybes les 24, 25, et 26 août 1914, ni dans la Meuse à Rouvres-en-Woëvre (voir à ce sujet un récit conséquent dans Un Lorrain dans la tourmente d’Aloyse Stauder, dont la présentation est à venir), par contre les brutalités des unités allemandes envers les civils sont développées pour certains villages de Meurthe-et-Moselle et dans le ces de Dinant en Belgique (page 89).

Octave

Note globale :

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