Avis de Octave : "Si vous voulez parler en paix de la Grande Guerre avec vos enfants, ne suivez pas la stratégie proposée"
Quand je vois que l’on veut parler de la Grande Guerre aux enfants de cinq à treize ans, je suis content. Quand je me penche sur le contenu proposé pour les cinq-sept ans, je me dis que la Grande Guerre va se dérouler à la maison, entre un parent exigeant de son enfant qu’il écoute des choses hors de sa portée, et un enfant qui a envie d’autre chose comme distraction. Le même document est censé servir de base à plusieurs niveaux d’explications, un pour les 5-7 ans, l’autre pour les 8-10 ans et un pour les 11-13 ans. En fin de compte, si les questions sont adaptées au niveau proposé, les réponses conviennent au niveau supérieur (le troisième niveau est donc adapté à des 14-16 ans).
Pour ne pas être accusé de partialité, je vais citer la première réponse pour des 5-7 ans, qui répond à la question « C’est une vieille carte ? ». La voici :
« Oui, c’est une carte du monde qui représente tous les pays en guerre entre 1914 et 1918. Ils forment deux camps. En rouge, ce sont les pays qui se sont rangés du côté de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Il y a la Serbie, la Belgique, le Japon, l’Italie (à partir de 1915), la Roumanie, le Portugal, les États-Unis, la Grèce, la Chine et plusieurs pays d’Amérique du sud. En bleu, ce sont les pays qui ont combattu avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, c’est-à-dire l’Empire ottoman et la Bulgarie. Chaque camp a entraîné avec lui ses colonies d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs ».
Il est d’ailleurs à noter qu’à cet âge, apprendre à faire la différence entre un document qui date de cent ans et un document qui représente quelque chose qui existait il y a cent ans, est fort utile. On passe complètement à côté ici, l’information que la carte date de 1919 est certes donnée à l’adulte en légende, mais on ne lui suggère pas de travailler ce point. Ceci est à souligner, car après il y a des documents, produits à la fin des années cinquante ou des années soixante, qui sont présents.
L’idée de choisir quinze points, dont l’évolution du rapport de force entre belligérants, les conditions humaines et matérielles de mobilisation, l’industrialisation de la guerre, les troupes coloniales, la vie à l’arrière, le soldat inconnu, est intéressante. Proposer un guide de questions pour le parent et l’enseignant et les réponses à donner est aussi pertinent. Par contre avec les 5-8 ans, il faut des documents spécifiques et ils existent. En prenant des pages tirées de Mon village de Hansi, des divers albums de Bécassine, des Pieds-Nickelés et de Flambeau de Benjamin Rabier, cela s’est déjà fait.
Tout le contenu des pages 38 à 106 est accessible de manière plus ou moins autonome et adaptée aux collégiens, il est très intéressant pour les lycéens. La trentaine de premières pages et la bibliographie page 107 restent pour des adultes parents ou enseignants de jeunes au CM1-CM 2 et au collège.
Si les documents étaient présentés dans le sens de la page, ils pourraient être plus gros. La carte du monde sur 11 cm où il va falloir repérer les pays balkaniques dans leurs frontières de 1914, même avec une loupe, c’est impossible. Si on avait basculé la reproduction dans l’autre sens, on parvenait à doubler quasiment sa surface.
Deux extraits d’une même carte du front (espacés l’un de l’autre) sont là pour décoration. En effet, ils ne peuvent pas servir pour expliquer quelque chose en histoire. Certes, ils ne sont pas proposés dans la partie en direction du jeune lectorat, mais l’adulte qui va devoir donner certaines explications mérite certaines informations, surtout s’il les donne bien, car elles vont susciter des questionnements auxquels justement ces extraits de carte auraient permis de répondre. Trois problèmes vous remontent instantanément: la situation du front à diverses époques est indiquée mais non datée, on a grignoté (et pas en hommage à Joffre) le front dans le département des Vosges (qui a une présence des armées allemandes en certains points) et dans la partie sud de l’Alsace (occupée par les Français), il s’agit d’une carte avec les frontières de 1919, le département de la Moselle et le territoire de la Sarre ont été créés.
Pour ne pas être accusé de partialité, je vais citer la première réponse pour des 5-7 ans, qui répond à la question « C’est une vieille carte ? ». La voici :
« Oui, c’est une carte du monde qui représente tous les pays en guerre entre 1914 et 1918. Ils forment deux camps. En rouge, ce sont les pays qui se sont rangés du côté de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Il y a la Serbie, la Belgique, le Japon, l’Italie (à partir de 1915), la Roumanie, le Portugal, les États-Unis, la Grèce, la Chine et plusieurs pays d’Amérique du sud. En bleu, ce sont les pays qui ont combattu avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, c’est-à-dire l’Empire ottoman et la Bulgarie. Chaque camp a entraîné avec lui ses colonies d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs ».
Il est d’ailleurs à noter qu’à cet âge, apprendre à faire la différence entre un document qui date de cent ans et un document qui représente quelque chose qui existait il y a cent ans, est fort utile. On passe complètement à côté ici, l’information que la carte date de 1919 est certes donnée à l’adulte en légende, mais on ne lui suggère pas de travailler ce point. Ceci est à souligner, car après il y a des documents, produits à la fin des années cinquante ou des années soixante, qui sont présents.
L’idée de choisir quinze points, dont l’évolution du rapport de force entre belligérants, les conditions humaines et matérielles de mobilisation, l’industrialisation de la guerre, les troupes coloniales, la vie à l’arrière, le soldat inconnu, est intéressante. Proposer un guide de questions pour le parent et l’enseignant et les réponses à donner est aussi pertinent. Par contre avec les 5-8 ans, il faut des documents spécifiques et ils existent. En prenant des pages tirées de Mon village de Hansi, des divers albums de Bécassine, des Pieds-Nickelés et de Flambeau de Benjamin Rabier, cela s’est déjà fait.
Tout le contenu des pages 38 à 106 est accessible de manière plus ou moins autonome et adaptée aux collégiens, il est très intéressant pour les lycéens. La trentaine de premières pages et la bibliographie page 107 restent pour des adultes parents ou enseignants de jeunes au CM1-CM 2 et au collège.
Si les documents étaient présentés dans le sens de la page, ils pourraient être plus gros. La carte du monde sur 11 cm où il va falloir repérer les pays balkaniques dans leurs frontières de 1914, même avec une loupe, c’est impossible. Si on avait basculé la reproduction dans l’autre sens, on parvenait à doubler quasiment sa surface.
Deux extraits d’une même carte du front (espacés l’un de l’autre) sont là pour décoration. En effet, ils ne peuvent pas servir pour expliquer quelque chose en histoire. Certes, ils ne sont pas proposés dans la partie en direction du jeune lectorat, mais l’adulte qui va devoir donner certaines explications mérite certaines informations, surtout s’il les donne bien, car elles vont susciter des questionnements auxquels justement ces extraits de carte auraient permis de répondre. Trois problèmes vous remontent instantanément: la situation du front à diverses époques est indiquée mais non datée, on a grignoté (et pas en hommage à Joffre) le front dans le département des Vosges (qui a une présence des armées allemandes en certains points) et dans la partie sud de l’Alsace (occupée par les Français), il s’agit d’une carte avec les frontières de 1919, le département de la Moselle et le territoire de la Sarre ont été créés.
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