Avis de Benjamin : "C'est toujours ça que les Boches n'auront pas !"
"La cuisine des tranchées" aborde la question de savoir ce que mangeaient les poilus qu’ils soient sur le front ou prisonniers en Allemagne mais aussi les civils en zone occupée ou à l’arrière. L’auteur Silvano Serventi se demande s’ils ont souffert de la faim, d’où arrivaient les aliments qui parvenaient sur le front, quels étaient les aliments qu’ils mangeaient, ce qu’ils buvaient et les conséquences de la Grande Guerre dans l’alimentation de l’Entre-deux-guerres.
L'Allemagne institua des cuisines roulantes bien avant la France. Aussi chaque escouade faisait -elle sa propre cuisine. La cuisine bientôt se fait en deuxième ou troisième ligne, pour amenée aux poilus de la première tranchée. Soit les cuistots amènent la nourriture, soit quelques soldats vont jusqu’à la roulante pour ravitailler plusieurs de leur camarde. En première ligne, les poilus ont une ration individuelle de secours qu'ils ne mangent que si le ravitaillement n'arrive pas.
Le pain, la viande en conserve (le singe) et les légumes secs constituent l’essentiel des menus. Dès 1916, on distribue du chocolat aux soldats. Les colis reçus permettent de retrouver un lien avec son coin d’origine car ils sont composés en majorité de produits spécifiques à la région d’origine du poilu. Comme on fait goûter aux camarades qui sont au fur et à mesure moins nombreux à être de votre département, un patrimoine culinaire commun à tous les Français se met en place. Le camembert gagne en célébrité par exemple, par ailleurs en fréquentant des Anglais on se familiarise avec le thé et auprès des Indochinois ou Chinois (travailleurs civils) on goûte au riz. À notre avis le principal changement est l’usage nettement fréquent de la conserve qui se fait après-guerre du fait du conflit.
L'importance du vin, du rhum et de l’eau de vie se fait aussi parce qu’il est impossible de trouver de l’eau potable près du front et parce que l’eau amenée a mauvais goût. Le quart de vin réglementaire n’est fourni qu’à partir de janvier 1915, la ration va doubler puis tripler. La gnôle est fournie en quantité avant toute attaque.
L’illustration est fort intéressante et variée (photographie, cartes postales, publicités, dessins de propagande) et des recettes parues dans le "Bulletin des armées" sont présentes aux pages 42, 43 et 44. On relève là comment faire un pilaf de bœuf, un bœuf sauce piquante, un bœuf bourguignon, un riz au gras…
Pour connaisseurs Quelques illustrations
http://archives.yvelines.fr/article.php?larub=341&titre=faites-de-l-histoire-