Avis de Octave : "Masevaux en Alsace plutôt que dans les Flandres, même si Thierry d'Alsace fut comte de Flandres"
Clémenceau est élu en 1915 Président de la commission des Affaires étrangères et Président de la commission de l’armée du Sénat, de ce fait il est autorisé à passer en septembre 1915, janvier 1916, mai 1916, octobre 1916 et janvier 1917 quelques journées vers le front. Nommé Président du Conseil en novembre 1917 ; dans ces fonction de chef de gouvernement, Georges Clemenceau est parmi les poilus 60 jours soit 1 jour sur 4.
S’il est souvent tout près du front, c’est sans risques excessifs durant l’année 1918 car comme le révèle Marceau Doussot dans "Paysans d’une vie, soldats d’une guerre", les Allemands étaient toujours avertis de l’endroit approximatif de ses déplacements. Du fait de ces visites, ils arrêtaient de bombarder les tranchées de l’endroit en question lorsqu’il venait. Tuer un chef de gouvernement d’un tel âge aurait été ajouté par la propagande alliée à une longue liste de crimes et aurait certainement galvanisé le moral des Français, en leur fournissant un héros à venger.
( Clemenceau et son fils au village de Maurepas dans la Somme en octobre 1916)
Il semblerait que l’ouvrage ait un contenu exhaustif au sujet des excursions du Tigre. Non seulement l’auteur s’est livré à une recherche iconographique conséquente et variée (environ cent-vingt illustrations) mais il a accompagné les images de textes de témoins de l’époque. Dans la moitié des cas, il s’agit de lignes tirées des mémoires du général Mordacq (chef de son cabinet militaire lorsqu’il dirige le gouvernement), mais aussi de textes de Clemenceau lui-même, Raymond Poincaré, les généraux Foch, Guillaumat et Weygand, l’instituteur franc-maçon Gaston Prache né en 1898 et futur président de l’Office de coopération à l’école (visite de 12-13 octobre dans divers lieux dont Soissons et Cambrai) et même Winston Churchill (pour le déplacement du 30 mars 1918 dans les départements de l’Oise et de la Somme).
Une petite note pour expliquer qui était Gaston Prache n’aurait pas été inutile et la photographie de Clemenceau juste à côté du curé à Masevaux (dans la petite partie de l’Alsace reconquise dès l’été 1914) a été mise (pour des questions diverses) page 54 dans les pages consacrées au voyage dans les Flandres de fin février 1918. Des tableaux ou gravures, des publicités utilisant l’image du Président du Conseil et des dessins d’humour mettant en scène Georges Clemenceau (dont un en langue anglaise et celui de Sem pour "La baïonnette" avec le Tigre tenant dans ses griffes un aigle allemand) viennent apporter une note distrayante. Les habitants de l'actuel Territoire de Belfort, alors encore Haut-Rhin resté français, apprécieront une photographie pleine page, tirée des archives du Musée Clemenceau de Paris, mettant en scène à Croix (non loin de la frontière suisse) début février 1918 Clemenceau face à une carte d’État-major (page 46).
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://france3-regions.francetvinfo.fr/picardie/histoire-14-18-il-y-cent-ans-georges-clemenceau-et-noyon-778981.html
http://france3-regions.francetvinfo.fr/champagne-ardenne/14-18-le-tigre-georges-clemenceau-au-front-880593.html
http://www.senat.fr/rap/parlementarisme_de_guerre/parlementarisme_de_guerre1.pdf
le 1er février 2018 à 14h30 dans l'auditorium Austerlitz du musée de l'Armée. Réservation obligatoire par courriel : sama-activites@sfr.fr
Cliché à la page 25 de Vivre le Territoire, n°174, janvier-février 2018.