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Les obus jouaient à pigeon vole

Les obus jouaient à pigeon vole
Bruno Doucey174 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Apollinaire est frappé à la tête alors qu’il lisait crânement une revue littéraire dans sa tranchée"

En fait le titre de ce livre est une citation d’un vers d’une poésie d’Apollinaire, dont on nous cache injustement le titre mais que l'auteur dit avoir trouvé dans l’ouvrage Les obus miaulaient paru en 2014 aux éditions Fata Morgan. Ce dernier éditeur nous informe que les lettres-poèmes contenus dans l’ouvrage étaient adressées à son ami André Dupont ; elles ont été écrites entre mars et avril 1915. Après une recherche sur internet, il semblerait possible d’affirmer que celui-ci fut médecin et écrivain, il a été tué à 32 ans durant la bataille de Verdun, au fort de Douaumont le 5 mars 1916. C’est à lui que notre poète avait déjà écrit :

« J’aime tellement les arts que je suis devenu artilleur »

Deux semaines plus tard, le 17 mars 1916 à quatre heures de l’après-midi au lieu dit le Bois des Buttes, à l’extrémité est de Craonne, en tranchée de première ligne le sous-lieutenant Gui de Kostrowitzky, d’artilleur passé fantassin, est blessé par un obus. Il s’agit évidemment d’Apollinaire, lisant alors Le Mercure de France ; il était appelé familièrement "Cointreau-whisky" (vu son nom imprononçable pour le poilu moyen) par ses camarades de tranchée. Ce n’est que le 9 mai qu’il sera trépané au Val-de-Grâce. Deux heures avant l’impact, il écrivait à sa fiancée Madeleine Pagès, avec qui en Algérie il avait passé Noël et le jour de l’An.

Cette illustration n'est pas dans le livre

L’auteur nous conte cette journée et la précédente, insérant ici et là quelques calligrammes ou vers du poète. Il imagine que le journal est projeté dans la tranchée allemande (très proche) où le sergent Günter le ramasse. Le contenu de cette fiction prévoit que ce menuisier bavarois (ni juif, ni gitan, ni homosexuel nous précise Raphaël Jerusalmy)  terminera sa vie à Dachau au milieu des années trente.  Ce récit permet une approche intime de la vie en première ligne à travers deux jours de la vie d’un écrivain combattant. La poésie d’Apollinaire s’inspire d’une réalité bien sombre :

«  Villon qui comme lui, n’avait pas l’air d’un poète. Villon qu’il fallait d’urgence sommer à la rescousse. Car cela faisait trop longtemps que la poésie ne s’était pas sali les mains. Ni gratté le derrière ».

Pour tous publics Aucune illustration

Octave

Note globale :

Par - 464 avis déposés - lecteur régulier

675 critiques
22/05/16
Pour en savoit plus sur les circonstances où Apollinaire est blessé

http://www.chemindesdames.fr/photos_ftp/contenus/Lettre9.pdf
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