Avis de Adam Craponne : "Tes seins sont les seuls obus que j'aime"
À l’époque de la Grande Guerre, on estime que chaque jour quatre millions de lettres, un million et demie de colis et près de 600 000 journaux ou imprimés divers circulent chaque jour dans l’hexagone. Il est vrai que tout ce qui s’échangeait entre civils et militaires bénéficiant de la franchise aux armées.
Outre une description de la façon dont le général Marty organise le service, nous suivons le parcours des lettres selon leur destinataire. Pour les unités combattantes, le rôle du vaguemestre ou du fourrier (j’atteste, par les souvenirs d’un grand-père, que ce dernier mot était alors plus employé que le premier) est capital et on a trace de Guillaume Apollinaire comme brigadier-fourrier en 1915 (dans l’infanterie, il s’agissait de sergent-fourrier). Il est par ailleurs rappelé que la Suisse se chargeait, sans facturer le travail, de faire transiter par son territoire tout le courrier entre les familles françaises ou allemandes et les prisonniers. Au passage dans un autre chapitre, on apprend que la biscotte de type Heudebert (l’entreprise avait donné le procédé pour le franc symbolique) était massivement envoyée aux prisonniers français en Allemagne.
L’auteur ne se contente pas de revisiter la question de la censure, il interroge sur la façon dont on avait organisé une forme originale de correspondance entre les soldats d’outre-mer et leur famille. Il est indiqué que l’idée des marraines de guerre vient de l’Angevine Marguerite de Lens ; ce chapitre sur les origines et le développement de ce phénomène est des plus intéressants. Le livre ne le signale pas mais la poétesse Jeanne-Yves Blanc (nièce du félibre Jean Charles-Brun) fut la marraine de guerre d’Apollinaire. "Tes seins sont les seuls obus que j'aime ", qui nous sert de titre est tiré du poème "Fusée" d'Apollinaire, texte envoyé dans une lettre à Madeleine Pagès.
Toute une série de courriers des mêmes personnes sont donnés dans deux chapitres de la fin. On y apprend qu’un des frères de Fontenay entretenait des relations amicales avec un officier canadien Guy Drumond qu’il avait connu auparavant au Québec et qu’il recommandait de lire "Mademoiselle Cloque" de René Boylesve (l’ouvrage évoque d’ailleurs la reconstruction de la basilique de Saint Martin de Tours) pour y voir ce qu’une mauvaise interprétation du message catholique pouvait donner de négatif (page 154). Il s’agit de Charles Joseph Étienne né le 25 juillet 1889 à Autun, sous-lieutenant au 130e RI (basé à Mayenne en temps de paix) le jour de sa mort, sommes-nous obligé de préciser car malheureusement l’auteur ne présente quasiment pas ce personnage.
En résumé, outre de faire une synthèse sur les questions matérielles du courrier, l’auteur dévoile ponctuellement certains aspects méconnus qui raviront le lecteur et cite de nombreux livres écrits par des témoins (paris dans des romans ou des souvenirs). Le travail sur les archives est bien plus limité que l’on pourrait croire spontanément.
Page 14, lorsque l'auteur évoque des combats de la guerre de 1870 se déroulant "hors du territoire", on pense qu’il faut comprendre "autour de garnisons coupées du reste du territoire non occupé".
En fait le livre s’arrête quasiment à la page 193, les derniers feuillets présentent sur une page à chaque fois trois autres ouvrages autour de la Première Guerre mondiale qui sont disponibles chez le même éditeur, à savoir le roman "Gaspard" (prix Goncourt en 1915) de René Benjamin, "Les poilus : survivre à l’enfer des tranchées" de l’historien Gérard A. Jaeger et "La Grande Guerre sans les clichés" de Philippe Valode un bon compilateur.
Outre une description de la façon dont le général Marty organise le service, nous suivons le parcours des lettres selon leur destinataire. Pour les unités combattantes, le rôle du vaguemestre ou du fourrier (j’atteste, par les souvenirs d’un grand-père, que ce dernier mot était alors plus employé que le premier) est capital et on a trace de Guillaume Apollinaire comme brigadier-fourrier en 1915 (dans l’infanterie, il s’agissait de sergent-fourrier). Il est par ailleurs rappelé que la Suisse se chargeait, sans facturer le travail, de faire transiter par son territoire tout le courrier entre les familles françaises ou allemandes et les prisonniers. Au passage dans un autre chapitre, on apprend que la biscotte de type Heudebert (l’entreprise avait donné le procédé pour le franc symbolique) était massivement envoyée aux prisonniers français en Allemagne.
L’auteur ne se contente pas de revisiter la question de la censure, il interroge sur la façon dont on avait organisé une forme originale de correspondance entre les soldats d’outre-mer et leur famille. Il est indiqué que l’idée des marraines de guerre vient de l’Angevine Marguerite de Lens ; ce chapitre sur les origines et le développement de ce phénomène est des plus intéressants. Le livre ne le signale pas mais la poétesse Jeanne-Yves Blanc (nièce du félibre Jean Charles-Brun) fut la marraine de guerre d’Apollinaire. "Tes seins sont les seuls obus que j'aime ", qui nous sert de titre est tiré du poème "Fusée" d'Apollinaire, texte envoyé dans une lettre à Madeleine Pagès.
Toute une série de courriers des mêmes personnes sont donnés dans deux chapitres de la fin. On y apprend qu’un des frères de Fontenay entretenait des relations amicales avec un officier canadien Guy Drumond qu’il avait connu auparavant au Québec et qu’il recommandait de lire "Mademoiselle Cloque" de René Boylesve (l’ouvrage évoque d’ailleurs la reconstruction de la basilique de Saint Martin de Tours) pour y voir ce qu’une mauvaise interprétation du message catholique pouvait donner de négatif (page 154). Il s’agit de Charles Joseph Étienne né le 25 juillet 1889 à Autun, sous-lieutenant au 130e RI (basé à Mayenne en temps de paix) le jour de sa mort, sommes-nous obligé de préciser car malheureusement l’auteur ne présente quasiment pas ce personnage.
En résumé, outre de faire une synthèse sur les questions matérielles du courrier, l’auteur dévoile ponctuellement certains aspects méconnus qui raviront le lecteur et cite de nombreux livres écrits par des témoins (paris dans des romans ou des souvenirs). Le travail sur les archives est bien plus limité que l’on pourrait croire spontanément.
Page 14, lorsque l'auteur évoque des combats de la guerre de 1870 se déroulant "hors du territoire", on pense qu’il faut comprendre "autour de garnisons coupées du reste du territoire non occupé".
En fait le livre s’arrête quasiment à la page 193, les derniers feuillets présentent sur une page à chaque fois trois autres ouvrages autour de la Première Guerre mondiale qui sont disponibles chez le même éditeur, à savoir le roman "Gaspard" (prix Goncourt en 1915) de René Benjamin, "Les poilus : survivre à l’enfer des tranchées" de l’historien Gérard A. Jaeger et "La Grande Guerre sans les clichés" de Philippe Valode un bon compilateur.
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