Avis de Alexandre : "Des races guerrières?"
En 2013, à l’occasion de la reconstruction du monument à l’identique du monument en hommage aux troupes coloniales à Reims, se tint un colloque dans l’université de cette même ville. Voici donc les actes composés de vingt contributions.
Elles se répartissent en trois parties : combattre, polémiques et polémiques, mentalités et représentations. Nous sélectionnons un certain nombre de sujets que nous avons jugé personnellement bien intéressants. Dans le premier volet, on n’est pas surpris de trouver traités les combats au Cameroun mais il s’agit de voir la réalité coloniale, le recrutement et les timides bouleversements d’après-guerre qui touchent les indigènes de l’AEF. On a une autre recherche proche pour les Congolais de la couronne de Belgique. L’offensive, dans le massif de Mogléna, qui débute le 15 septembre 1918 et se conclut par la première demande d’armistice (celle de la Bulgarie) se fait avec un apport non négligeable de tirailleurs sénégalais. Il s’agit de la bataille dite du Dobro Polje. Un texte évoque les combattants venus de la Somalie française. Une communication s’intéresse au sort des prisonniers français de religion musulmane, ils sont régulièrement invités à rejoindre l’armée ottomane par le lieutenant El Hadj Abdallah, dit Boukabouya, un peu trop rapidement présenté page 49.
La seconde partie montre la situation difficile des Italiens dans leurs colonies a un certain nombre de conséquences dont celles de ne pas envoyer des troupes indigènes combattre en Europe. Il s’agit de préserver, auprès des noirs, un prestige de l’Européen bien plus contesté là que dans les colonies des autres pays. En Indochine il y a des rébellions et des mutineries. Un texte de Dominique Chathuant montre que les Américains se comportent en cow-boy, vis-à-vis des troupes coloniales françaises, dans certains ports de l’Atlantique et cela a pour conséquence des bagarres avant et après l’Armistice. Cela débouche aussi sur le vote le 25 juillet 1919 d’un ordre du jour condamnant les préjugés raciax, toute la presse nationale se réjouit le lendemain de cette décision depuis L’Action française jusqu’à L’Humanité. Ne disposant malheureusement pas du moindre extrait du texte évoqué, le lecteur est dans l’incapacité de se faire une opinion sur le contenu de ce texte. Dominique Chathuant le qualifie, avec un angle qui paraît bien vertueux en rapportant que « La Chambre proclame l’égalité des races ».
Le troisième volet propose des réflexions autour des sujets suivants : Stéréotypes contradictoires, Les graffitis du Chemin des Dames, Inverser le regard : France et Français vus par les tirailleurs coloniaux, Les pérégrinations du Monument aux Héros de l’Armée Noire de Reims, La mémoire scolaire. Cette dernière étude ayant été rendue possible grâce aux collections du musée de l’Éducation de Troyes, relevons que ce dernier publie également un intéressant périodique.
Pour connaisseurs Aucune illustration
« La Chambre proclame l’égalité des races »
On ne demandait pas une citation du texte en entier, mais la phrase significative donnée, sur Grégoire de Tours, avait toute sa place (dans plusieurs sens du terme). Renvoyer le lecteur à Gallica pouvait faire l'objet d'une note en précisant évidemment comment trouver ce texte sur Gallica.
Un historien, pas un compilateur bien sûr, se doit de donner à son lecteur les moyens de comprendre par lui-même ou d'aller vérifier ce qu'il avance. Ceci lorsque le point évoqué est important et c'était vraiment le cas. Votre grand mérite est de l'avoir mis en avant dans votre article.