Avis de Alexandre : "Kerenski, courageux mais pas téméraire, lâche le morceau dès le premier matin de l’insurrection d’octobre 1917"
Le récit ouvre sur les évènements intérieurs dramatiques qui secouent la Russie au début du XXe siècle et on passe rapidement sur le déclenchement de la Première Guerre mondiale et la première révolution dite bourgeoise de février 1917 qui débouche le 2 mars sur l’abdication du tsar (comme les auteurs je garde la datation dans l’ancien calendrier julien, le passage au calendrier grégorien ne se réalisant qu’en 1918 en Russie). Le récit suivi démarre avec l’arrivée le 3 avril de Lénine qui, parti de Suisse où il était en exil, a traversé l’Allemagne et la Suède avec l’obligeance du gouvernement du Reich. Staline et la Kollontaï sont là pour l’accueillir car Trotsky n’arrive que plus tard le 4 mai. Trotsky a été, dans la capitale, le chef du Soviet de 1905.
Le 4 juillet 1917, ce sont les masses et les anarchistes, contre l’avis des bolchéviks, qui marchent vers le palais de Tauride où siègent les députés et Trotsky sauve la vie du ministre de l’agriculture Tchernov. Deux jours plus tard pourtant le gouvernement de Kerenski dirige une répression contre les bolchéviks. Lénine et d'autres dirigeants bolchéviks sont obligés de se cacher et d'autres sont arrêtés tout au long du mois, Trotsky l’est lui le 23. Toutefois Kerenski a besoin des bolchéviks face au coup d’état de Kornilov qui entend en finir avec un régime républicain et les révolutionnaires sont libérés.
Le 9 octobre au soviet de Petrograd, Trosky déjà président, devient en plus chef de son comité révolutionnaire et le lendemain douze des vingt-et-un membres du parti bolchevik se réunissent et décident d’une insurrection qui démarre deux semaines après. Ceci lorsque le gouvernement fait fermer l’imprimerie du parti car voilà un bon prétexte pour présenter l’insurrection comme une réponse à une provocation des autorités. Trotsky apparaît comme le chef d’orchestre et si des soldats défendent le Palais d’hiver où sont présents la plupart des ministres, Kerenski lui a déjà quitté Moscou.
On termine, la victoire acquise, avec les représentations de la Kollonkaï et Trotski. Le lendemain de l’insurrection le 26 s’ouvre le Congrès des soviets qui entérine la prise de pouvoir par les bolcheviks. Parmi les étrangers présents dans la capitale russe, on note la représentation de John Reed. Beaucoup de rouge et couleurs proches du sépia pour un graphisme dynamique ; la très grande majorité des textes sont dans des bulles et on a limité volontairement le volume des cartouches.
Bien que l’ouvrage traite de l’histoire de la Russie, il n’était pas interdit de tracer un front occidental qui ressemble à quelque chose de significatif et de montrer sa méconnaissance à ce sujet. Durant toute l’année 1917 la France a toujours une dizaine de départements partiellement occupés et un entièrement alors qu’on nous seules une petite partie de la Meurthe-et-Moselle ainsi que des Vosges qui l’est (avec en plus une très grosse exagération de la présence de l’armée allemande dans les Vosges) et je me dispense de signaler d’autres erreurs. C’est fort dommage car les pages sur les personnages clés, le calendrier de l’année 1917 où sont pointés les principaux évènements, ainsi que la carte de la partie de Petrograd où se déroulent les faits marquants sont très bien faites. Il est à noter que, dans le domaine de la BD, le tome 2 de la série Matteo de Jean-Pierre Gibrat conduit un jeune anarchiste français déserteur à Pétrograd au moment où se prépare la Révolution d'octobre.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
Conférence Jeudi 19 octobre à 19H30 Historial de Péronne