Avis de Octave : "Un peintre aux tranchées"
Cet ouvrage est consacré à un artiste peintre et photographe, il est donc accompagné de nombreux de documents réalisés par celui-ci, ces derniers s’ajoutent à divers autres.La famille avait confié la plupart des documents présentés à la société savante de Thonon en Haute-Savoie. Bien que sa famille soit originaire du canton de Vaud, Charles Vuillermet est catholique ; son père est également artiste peintre et photographe, il s’est installé à Thonon en 1879, ville d’où son épouse était originaire. Les parents de Charles Vuillermet décèdent en 1909 et comme ce dernier est encore mineur il part chez son oncle artiste-peintre à Lausanne. Toutefois notre futur poilu réside l’essentiel des années 1910 et 1911 à Paris ; le 9 octobre 1911 il est incorporé au 133e RI (basé dans l’Ain et le Jura). Il un fera un service militaire de deux ans et signe un engagement avant que la loi des Trois ans ne soit votée (elle est effective à partir de la classe 1913). Rien ne l’obligeait à rester sous les drapeaux, la classe 1910 ayant été libérée en octobre 1913.
Étant donné qu’il va faire toute la guerre au 133e RI, cet ouvrage est une mine de renseignement pour tous ceux qui s’intéressent à ce régiment. Le 15 juin 1915, le 133e RI s’empare de Metzeral au-dessus de Munster, le général de Maud’huy décore le commandant du premier bataillon de sa propre Croix de Guerre et baptise les fantassins bugistes « Mes Lions du 133 e « . Impressionné par cet exploit, il a déclaré : « Les lions d’Afrique sont les rois du désert, les lions du Bugey sont les rois du champ de bataille ».
Il est à noter que cela nous vaut plusieurs dessins de Charles Vuillermet s’inspirant du Lion de Belfort sculpté par Bartholdi, en hommage aux défenseurs en 1870-71 de la cité alors alsacienne. Par ailleurs, pour qui veut en savoir plus sur le front dans les Vosges (entre août 1914 et juin 1916) ainsi qu’un exemple de mutinerie, ce livre est précieux. Son auteur ne s’appuie pas sur les seules affirmations et documents fournis par Charles Vuillermet mais sur des articles dans des revues régionales ou des ouvrages réalisés par des historiens. On peut voir la fiche "mort pour la France" du personnage Charles Vuillermet évoqué sur le site Mémoire des hommes; il est à noter que son frère Joseph décède aussi au front, toutefois contrairement à qui est indiqué sur sa fiche "mort pour la France", c’est fin octobre 1918 et non 1916.