Avis de Alexandre : "Une grande figue du pacifisme du début du XXe siècle"
La préface est de Patrick Cabanel pose la question suivante : « un écrivain peut-il être l’auteur d’un seul livre, pour lui comme pour la postérité ? ». En effet Henri Barbusse est avant tout l’auteur du Feu et l’auteur Michel Boissard montre combien le contenu de cette œuvre influence les livres que Henri Barbusse a écrit après.
Henri Barbusse est né en 1873 d’un père aux origines cévenoles protestantes et d’une mère anglaise dont il est orphelin dès l’âge de trois ans. Si l’ouvrage Au-dessus de la mêlée de Romain Rolland ne peut être censuré en France car publié en Suisse (dans le cadre d’un accord entre ces deux pays), par contre il coûte à Romain Rolland le prix Nobel de littérature en 1915 car le gouvernement français fait pression pour qu’il ne lui soit pas attribué.
En 1916, l’académie Goncourt attribue malgré l’opposition de Léon Daudet (journaliste à L’Action française par ailleurs) son prix au Feu: journal d’une escouade qui, comme Au-dessus de la mêlée, n’est pas porteur d’une tonalité de bourrage de crâne, si fréquente dans les médias de l’époque. D’ailleurs l’auteur compare, à la page 95, comment Barrès et Barbusse évoque deux univers différents lorsqu’ils parlent par exemple de la tranchée, de l’artillerie ou des poilus. Il est rappelé que Barbusse est un des principaux fondateurs de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), à ne pas confondre avec l'Union nationale des combattants (UNC) dont Georges Clemenceau et Père Daniel Brothier sont à l’origine.
Michel Boissard évoque, en dix chapitres, l’ensemble de la vie d’Henri Barbusse. Ses rapports avec le mouvement communiste sont largement développés ; on note toutefois que tant à L’Humanité dont il est le directeur littéraire que dans les revues Clarté ou Monde qu’il dirige, il attire des écrivains certes engagés à gauche mais souvent très critiques vis-à-vis de l’action des communistes français ou russes.
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