Avis de Octave : "Que Vienne le Châtelleraudais, fils rebelle du Poitou"
Maurice Bedel est la grande figure littéraire du Châtelleraudais avec Maurice Fombeure. Couronné par le prix Goncourt en 1927 pour son premier roman Jérôme 60° latitude nord, il préside la Société des gens de lettres pour plusieurs années à partir de 1948.
Le Châtelleraudais est la région autour de Châtellerault; bien que partie du Poitou, elle eut sa propre histoire (en particulier comme zone de contrebande intense autour du sel sous l’Ancien Régime), et aujourd’hui même elle constitue la partie nord-est du Poitou, elle est aux limites de l’Indre-et-Loire. Dominique Jamet (né en 1936 à Poitiers), journaliste et écrivain français, ancien président de l’Etablissement public de la Bibliothèque de France, fut conseiller municipal lorsque Edith Cresson était maire de la ville de Châtellerault. On regardera, pour connaître l’environnement familier de l’auteur (un village limitrophe à l’ouest de Châtellerault): « Thuré: sur les pas de Maurice Bedel » http://www.youtube.com/watch?v=JvbiD5msRsA
Parisien d’origine, à partir de son mariage en 1910 il réside pour moitié dans la capitale et dans le village de la Vienne dont sa femme est originaire. Chantal Verdon, professeur honoraire de lettres, épouse du médiéviste Jean Verdon (né en 1937 à Châtellerault) nous présente en trente-cinq pages l’ensemble de la vie de l’auteur ; c’est elle qui dans les archives familiales a retrouvé le document jamais édité. En fait, l’auteur tenait un journal depuis 1910 mais n’est proposée ici que la partie qui va du premier août 1914 au 31 décembre 1918.
Maurice Bedel a vraisemblablement terminé ses études de médecine lorsque la guerre éclate, et il semble s’être spécialisé en psychiatrie ; il est mobilisé comme médecin militaire, il a 30 ans passés. C’est un Poitevin de l’autre extrémité de la province (puisqu’issu de la côte aujourd’hui vendéenne) qui annote le journal ; il s’agit de Franck Beaupérin, officier d’active qui a commis quelques recherches historiques et à qui l’on doit l’exposition sur les soldats vendéens durant la Première Guerre mondiale qui s’était tenue à Verdun il y a quelques années.
Le contenu commence par le 1er août 1914 :
« Dans le train qui m’emporte vers Nancy tout le monde est ivre. (…) Aau moment où le train, regorgeant de monde, quitte la gare de l’Est, la foule qui l’occupe et celle qui encombre la guerre entonne « La Marseillaise » sur tous les tons. C’est hurlé, c’est « gueulé ». »
Il se termine à Saint-Avold (qui vient de devenir une petite ville du département récemment recréé de la Moselle) le 31 décembre 1918 avec:
« Il ne faudra pas que l’on croit dans cent ans que c’était gai, la Victoire. (…) Il faudra montrer à nos arrières-petits-enfants les routes de Lorraine détrempées par les inondations (…) où marchaient en bandes loqueteuses, misérables, déshumanisées , Russes, Roumains, Italiens, Français, Anglais, poussés hors d’Allemagne, harcelés par la grippe et redoutés des populations. (…° Reims qui n’est plus, Lille où l’on est affamé, Mézières où le Président Poincaré voulant prendre la parole avant-hier fut réduit au silence par la foule ai ventre creux : « Du pain, de la viande, des légumes et les discours ensuite ! » (…) Il faudra leur montrer Paris insouciant et fol (…)»
Entre temps, du fait de la place souvent privilégiée de l’auteur, on aura découvert la vie des soldats et les souffrances des civils dans les zones qui ont été de combat ou dans la zone des armées. M. Bedel est également au Maroc de septembre 1916 à avril 1917. On aura suivi l’auteur sur quasiment l’ensemble du front tenu par les Français de l’Aisne aux Vosges. Des pages d’annexe fort intéressantes et des photographies prises par l’auteur constituent un apport notable.
Le Châtelleraudais est la région autour de Châtellerault; bien que partie du Poitou, elle eut sa propre histoire (en particulier comme zone de contrebande intense autour du sel sous l’Ancien Régime), et aujourd’hui même elle constitue la partie nord-est du Poitou, elle est aux limites de l’Indre-et-Loire. Dominique Jamet (né en 1936 à Poitiers), journaliste et écrivain français, ancien président de l’Etablissement public de la Bibliothèque de France, fut conseiller municipal lorsque Edith Cresson était maire de la ville de Châtellerault. On regardera, pour connaître l’environnement familier de l’auteur (un village limitrophe à l’ouest de Châtellerault): « Thuré: sur les pas de Maurice Bedel » http://www.youtube.com/watch?v=JvbiD5msRsA
Parisien d’origine, à partir de son mariage en 1910 il réside pour moitié dans la capitale et dans le village de la Vienne dont sa femme est originaire. Chantal Verdon, professeur honoraire de lettres, épouse du médiéviste Jean Verdon (né en 1937 à Châtellerault) nous présente en trente-cinq pages l’ensemble de la vie de l’auteur ; c’est elle qui dans les archives familiales a retrouvé le document jamais édité. En fait, l’auteur tenait un journal depuis 1910 mais n’est proposée ici que la partie qui va du premier août 1914 au 31 décembre 1918.
Maurice Bedel a vraisemblablement terminé ses études de médecine lorsque la guerre éclate, et il semble s’être spécialisé en psychiatrie ; il est mobilisé comme médecin militaire, il a 30 ans passés. C’est un Poitevin de l’autre extrémité de la province (puisqu’issu de la côte aujourd’hui vendéenne) qui annote le journal ; il s’agit de Franck Beaupérin, officier d’active qui a commis quelques recherches historiques et à qui l’on doit l’exposition sur les soldats vendéens durant la Première Guerre mondiale qui s’était tenue à Verdun il y a quelques années.
Le contenu commence par le 1er août 1914 :
« Dans le train qui m’emporte vers Nancy tout le monde est ivre. (…) Aau moment où le train, regorgeant de monde, quitte la gare de l’Est, la foule qui l’occupe et celle qui encombre la guerre entonne « La Marseillaise » sur tous les tons. C’est hurlé, c’est « gueulé ». »
Il se termine à Saint-Avold (qui vient de devenir une petite ville du département récemment recréé de la Moselle) le 31 décembre 1918 avec:
« Il ne faudra pas que l’on croit dans cent ans que c’était gai, la Victoire. (…) Il faudra montrer à nos arrières-petits-enfants les routes de Lorraine détrempées par les inondations (…) où marchaient en bandes loqueteuses, misérables, déshumanisées , Russes, Roumains, Italiens, Français, Anglais, poussés hors d’Allemagne, harcelés par la grippe et redoutés des populations. (…° Reims qui n’est plus, Lille où l’on est affamé, Mézières où le Président Poincaré voulant prendre la parole avant-hier fut réduit au silence par la foule ai ventre creux : « Du pain, de la viande, des légumes et les discours ensuite ! » (…) Il faudra leur montrer Paris insouciant et fol (…)»
Entre temps, du fait de la place souvent privilégiée de l’auteur, on aura découvert la vie des soldats et les souffrances des civils dans les zones qui ont été de combat ou dans la zone des armées. M. Bedel est également au Maroc de septembre 1916 à avril 1917. On aura suivi l’auteur sur quasiment l’ensemble du front tenu par les Français de l’Aisne aux Vosges. Des pages d’annexe fort intéressantes et des photographies prises par l’auteur constituent un apport notable.
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