Avis de Octave : "La Lozère d’abord, mais pas que…"
L’ouvrage est sous-titré 1914-1918 : Carnets de Marius Balmelle. Ces carnets sont présentés par Thomas Douniès et Yves Pourcher. La couverture de l’ouvrage colorise Marius Balmelle dans la photographie où il est au milieu de ses camarades du service de ravitaillement de la sous-intendance militaire de Mende. Celui-ci a été classé dans le service auxiliaire en 1912 et l’année suivant il est incorporé dans les services administratifs de l’armée.
En avril 1916 il voyage et se rend en particulier à la poudrerie de Bergerac, dont il fait une large description ; c’est pour lui l’occasion de revoir Gabriel Escourre chef du personnel dans cette usine d’armement. Ils se sont connus vers 1910 à l’École nationale des industries agricoles à Douai. Toutes les années de 1915 à 1918 Marius Balmelle se déplace, aussi on trouve là de multiples informations sur les régions du sud-ouest et l’Auvergne (Bourbonnais compris).
Le texte court de décembre 1913 à décembre 1919, certaines pages ont été arrachées et en particulier toutes celles du printemps 1914 ; des descriptions trop scientifiques n’ont pas été reproduites. Les écrits dont nous disposons reprennent au 29 juillet 1914 et l’auteur dit que nombre de personnes s’attendent à ce que la mobilisation soit décrétée. Pour le 4 août, il rapporte l’enlèvement des publicités émaillées de Kub, suite aux affirmations de Daudet comme quoi elles contenaient des informations à destination des troupes allemandes. Le 13 août, il signale l’arrivée des premiers déplacés, en l’occurrence six femmes venant de Belfort et le fait que le 142e RI (en dépôt à Mende et Lodève) est passé le 9 du même mois non loin de cette préfecture du Haut-Rhin resté français (page 37).
Balmelle est croyant aussi il lui arrive de parler des ecclésiastiques mobilisés ou de ce qui se dit en chaire. Il nous informe que les premiers uniformes bleu horizon sont fournis début mars 1915 à Mende. Pour le centième anniversaire de la bataille de Waterloo, à savoir le 18 juin, il dit avoir pleinement conscience que la puissance du feu a grandi de façon exponentielle ente 1815 et 1915. Il évalue fin 1915 les coûts de la guerre et la capture de déserteurs français ou étrangers engagés dans la Légion.
Début 1916, Marius Balmelle donne la liste de la bonne vingtaine d’entreprises qui travaillent en Lozère pour la Défense nationale en précisant la commune où elles se trouvent. Comme il est curieux d’interroger les poilus qui reviennent du front, il a une bonne idée des conditions de vie et de combat dans les tranchées (pages 145-153). L’apparition de l’heure d’été en 1917 est signalée et le nom de son promoteur, le député Honorat, est donné. Sans souvent donner d’exemples de faits précis, la dissolution des mœurs est pointée plusieurs fois. L’auteur se tient au courant de l’évolution du conflit à l’étranger et en rend compte ponctuellement.
On apprécie l’index des lieux cités même si on remarque l’oubli de Belfort, celui des personnes évoqués et enfin celui des sujets traités. Un cahier central propose de très nombreuses illustrations tirées des archives départementales de Lozère. On relève entre autre une affiche d’André Hellé (célèbre caricaturiste et illustrateur de livres pour enfants) au sujet des transports en train alorsquasi réservés à tout ce qui a rapport avec l’armée. On a aussi une affiche qui prend l’allure d’une page d’histoire en images composée de neuf illustrations avec un texte en-dessous de chaque ; elle est signée mais il est difficile pour nous d’identifier l’auteur, vu la taille de la signature.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations