Avis de Alexandre : "Conséquences de la Grande Guerre dans une très grande ville italienne"
Le centenaire de la Grande Guerre a permis de se pencher particulièrement sur la vie à l’arrière en France durant la Première Guerre mondiale et il n’est pas inintéressant de voir le cas italien. Rappelons qu’alliée dans la Triplice, l’Italie prend prétexte du fait pour ne pas rentrer en guerre dans un premier temps du fait que cette alliance était défensive et que c’est l’Allemagne qui a déclaré la guerre. Elle est prête à entrer du côté du plus offrant et comme la plupart des territoires qu’elle guigne sont des possessions autrichiennes et turques, elle le fait du côté des Alliés fin mai 1915.
Par ailleurs, afin de comprendre l’importance de Turin, il est bon de se rappeler qu’elle a le statut de capitale du royaume d’Italie jusqu’en 1864 au profit de Florence qui elle-même cède ce privilège à Rome en 1871. Ce sont les actes traduits du colloque Torino nella Grande Guerra: sociétà, politica, cultura tenu à l’université de Turin les 14 et 15 avril 2016, qui nous présentés ici.
Pour ce qui est de la littérature de jeunesse, on possédait déjà un article de Mariella Colin, intitulé "La Grande Guerre vue par les livres pour les enfants (1914-1919)", paru dans Chroniques Italiennes, série W, n° 17, 2010/1, p. 1-20. Christina Cavallaro s’intéresse à l’organisation d'envoi de revues et livres aux soldats par une association, basée à Turin ; cette dernière, avant-guerre, se chargeait de développer les bibliothèques scolaires. Pour les foyers de soldats et prisonniers les distributions sont gratuites, dans les autres cas elles sont payantes mais à des prix plus modiques qu’à l’ordinaire.
Les communications sont variées, ainsi Stefano Musso propose une réflexion ayant pour titre "Mobilisation industrielle et classe ouvrière". On également un texte de Gian Luigi Gatti sur la présence des militaires dans cette ville largement éloignée du front, un article d’Enrico Miletto sur les actions des milieux laïcs en faveur en particulier des blessés et orphelins, une communication de Marco R. Galloni autour des actions multiples de la médecine en faveur des soldats. Silvano Montaldo réfléchit sur la psychiatrie militaire à la lumière de la prévention d’attitudes criminelles qui seraient des conséquences de chocs traumatismes subis au combat et en prolongement deux auteurs traitent de ceux qu’en français on appelait les obusés. On sait l’importance des morts dus à la Grippe espagnole, en Italie elle frappe à partir de septembre 1918 et un texte pointe combien, sur ce sujet, la censure italienne est active dans la presse locale ; on peut estimer à 600 000 le nombre d’Italiens qui meurent du fait de ce virus.
Marco Scavino, qui a dirigé l’ouvrage, étudie les actions de ceux qui sont favorables et de ceux qui sont hostiles au conflit. Giovanni Giolitti, ancien président du Conseil, député libéral dans le Piémont depuis 1882 reste assez influent à Turin ; c’est un avocat de la neutralité italienne aussi la ville de Turin reste dans les mémoires comme un lieu d’hostilité à la guerre. Ceci d’autant plus que les élections législatives de 1919 voit, là plus qu’ailleurs, un triomphe des socialistes restés ou redevenus pacifistes au cours du conflit. Les autres textes ont pour titre : "Quand la patrie lance son appel : les évêques piémontais face à la guerre", "L’industrie cinématographique entre patriotisme et marché", "Les échos de la Grande Guerre dans le monde du théâtre : La scène turinoise entre 1914 et 1918", "Musées et résidences de Maison de Savoie pendant la Grande Guerre : Turin ville d’expérimentation", "Les monuments de la Guerre sacrée".
Pour connaisseurs Aucune illustration
Mardi 04 Juin 2019 à 18h30
Sur inscription. Entrée libre dans la limite des places disponibles – Salle du théâtre de verdure.
Inscription par téléphone au 03.22.83.14.18 ou par mail resahgg@historial.org.
12 octobre 2019
Rendez-vous de l’Histoire de Blois