Avis de Octave : "Mourir pour Quionga"
L’ouvrage est sous-titré Les soldats portugais dans la bataille de la Lys (9 avril 1918). Le petit territoire de Quionga au Mozambique (près de 1 000 km2), est restitué au Portugal par l’Allemagne à l’issu de la Première Guerre mondiale, c’est le seul gain que le Portugal gagne à sa participation, certes tardive mais coûteuse à la Première Guerre mondiale. Dommage que ce fait ait donné lieu ici à une phrase totalement aberrante page 150. Qui n’est malheureusement pas la seule, puisque l’on peut lire page 24 « Dès le 5 octobre 1910, le Portugal est un pays républicain, le deuxième après la France ».
Ce sont un peu plus de 55 000 hommes qui combattent en Europe, on compte près de 2 300 morts et près de 7 300 invalides. Mais c’est aussi un coût financier et une inflation qui facilitent les coups d’état des années 1920. D’ailleurs un grand nombre d’officiers qui participent à ceux-ci sont passés par les Flandres en 1917 et 1918.
Comme l’explique très bien l’auteur, le Portugal entre en guerre, suite à une pression de l’Angleterre pour réquisitionner des navires allemands, seulement en mars 1916 (après une réaction de l’Allemagne) et les premiers contingents lusitaniens sont sur le front en janvier 1917. On apprend certains détails intéressants comme le fait que l’écrivain Jean Giraudoux, alors lieutenant, fut membre de la commission militaire française envoyée en novembre 1916 au Portugal.
Cette entrée en guerre est souhaitée par les milieux républicains et combattus par les partisans d’un régime dictatorial et catholique. Or avec le président Sidónio Pais qui dirige le pays de décembre 1917 à décembre 1918, ce sont les germanophiles (aux dessins monarchistes) qui sont au pouvoir. Si bien que les soldats portugais qui combattent en Europe sont fort délaissés en 1918 par leur gouvernement tant du point de vue de leur alimentation, habillement que remplacement des officiers morts.
Si bien que les forces portugaises sont dans un état matériel et moral très faible lorsqu’elles doivent faire face à la dernière offensive allemande sur le front ouest dans un secteur peu éloigné d’Armentières (d’où une photographie de prisonniers portugais au printemps 1918 dans cette cité, trouvée dans l’ouvrage Armentières 1914-1918: Les jours sombres de la Cité de la toile).
En fait de façon non officielle les Portugais et les Allemands s’affrontent au Mozambique à l’automne 1914 et les Lusitaniens fournissent des pièces d’artillerie aux armées anglaises et françaises dès la fin de l’année 1914. L’ouvrage est largement illustré de documents très divers, on a en particulier une photographie de l’hôpital militaire portugais d’Hendaye.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations
https://www.cinema-histoire-pessac.com/unipop/agenda/la-participation-des-portugais-la-1ere-guerre-mondiale-par-carlos-pereira
https://www.cinema-histoire-pessac.com/festival/films/les-heritiers-de-la-bataille-de-la-lys