Avis de Alexandre : "Une pierre dans le long chemin des réhabilitations"
Cette BD rappelle qu’aux côtés de l’institutrice Blanche Maupas de la Manche, il y eût une autre épouse qui se démena victorieusement pour obtenir la réhabilitation de son mari, fusillé pour l’exemple, à savoir le sous-lieutenant Herduin. Ce dernier est un officier d’active, comptant dix-sept années de service, titulaire de la médaille militaire et de la médaille coloniale. Il est fusillé avec Pierre Millant également sous-lieutenant et leurs corps sont enterrés à la lisière Est du Bois de Fleury près de la ville de Verdun.
Il s’agit d’une exécution extrajudiciaire puisqu’ils ont été fusillés sans jugement le 11 juin 1916. Le colonel Bernard a décidé, en toute illégalité, de les fusiller et toute sa hiérarchie du général Boyer au généralissime Joffre, en passant par Nivelle et Pétain.
Couverture envisagée et non retenue
On voit comment Fernande Herduin, soutenue par la section rémoise des Droits de l’homme, utilise la presse et la Chambre des députés pour obtenir une réhabilitation en 1926. Berthon, avocat de métier, ancien adhérent de la SFIO pour la Seine, est un de la douzaine de députés socialistes élus en 1919 à être passé au communisme. C’est lui qui porte à l’Assemblée nationale le débat et réussit à sensibiliser ses collègues élus sur des listes modérés, et pour beaucoup anciens combattants à la question. Grâce au soutien de ces députés, le gouvernement s’engage à déposer un projet de loi qui permet de réviser les peines exécutées sans jugement, toutefois le 12 janvier 1922 il est renversé. Il faudra attendre la victoire du Cartel des gauches en 1924 pour voir un texte qui autorise la réhabilitation de toutes les personnes fusillées ou abattues sommairement.
coup de coeur !Pour tous publics Beaucoup d'illustrations