Avis de Octave : "Quand le ciel le veut, même le balai devient fusil (proverbe rom)"
L’ouvrage reconstitue, essentiellement à partir des journaux de marche de régiments, le parcours durant la Première Guerre mondiale, de ceux dont le nom est inscrit au monument aux morts de la commune d’Auriat. Il s’agit d’un village creusois, situé à 30 km à vol d’oiseau de Limoges et guère plus de Guéret. Ils sont 37 à avoir vu leur nom inscrit sur le monument aux morts de leur commune, dont on aurait aimé avoir la photographie. Il est particulièrement difficile d’en trouver la représentation sur internet et seul un site la propose à cette adresse: http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?idsource=3149
Ce village comptait 539 habitants en 1911, et sa proportion de morts pour la Grande Guerre atteint 6,87%, un taux très nettement supérieur à la moyenne nationale et même la moyenne départementale qui est de 3,75. Dans la mémoire du village, il reste que le 11 novembre fut sonné le glas alors qu’ailleurs les cloches battirent à la volée, comme pour un évènement à connotation festive tel une messe ou un mariage (page 12). L’auteur, à partir des journaux de marche des régiments successifs et d’autres documents écrit, retrace l’ensemble de la vie au front de ces poilus ; il distingue clairement ce qu’il connaît par des sources historiques, et ce qu’il invente (en tenant compte de divers paramètres) pour combler certains espaces de temps. Au passage, on apprend que le nombre de disparus français est évalué à 252 000 (page 134). Les index et les cartes permettent de situer les lieux et personnes évoquées, y compris des hommes célèbres comme Joffre, Nivelle, de Gaulle, Gouraud, Pétain, Poincaré, Clemenceau, Barrès, Théodore Botrel avec les Français et pour les étrangers Kerenski, Vénizelos, Mustapha Kemal, Nicolas II …