Avis de Octave : "La fin de la der des der et sa mémoire"
Une fois de plus chez Belize, et heureusement, dans ces livres à dimension historique ou mythologique, l’iconographie occupe une pleine page sur deux. L’illustration me semble personnellement comme un clin d’œil aux cartes postales coloriées de la Belle Époque, cela donne une tonalité bien adapté historiquement au récit et en plus une dimension onirique.
On démarre le récit en l’automne 1918 en voyant un certain Louis dans les tranchées quelque part sur le front long de 700 kilomètres, comme il est précisé. Il est important, tant pour mieux approcher la réalité des conséquences du conflit que pour mieux accrocher les jeunes lectrices, de voir la troisième double-page consacrée au dur travail des femmes à la campagne. Cette dimension de la Grande Guerre ne doit pas être oubliée et justement sortira, à la fin de cette année 2017, le film Les Gardiennes qui est une adaptation éponyme du roman d’Ernest Pérochon (avec Nathalie Baye et Laura Smet dans le rôle de mère et fille dans le film, comme dans la vie).
La date du début des permissions est signalée dans une des quelques notes de bas de page. À la quatrième double-page, on est informé que l’on ait en fait le 11 novembre 1918 mais en début de matinée. L’épisode suivant est celui où on voit un clairon jouer l’arrêt des combats, à côté d’une église. Après sont montrés des poilus interprétant de la musique joyeuse et l’illustrateur a repris dans un montage la photographie du violoncelliste François Gervais qui joue sur un instrument de fortune fabriqué pour lui par des soldats et un cliché de poilus joyeusement rassemblés autour d’un militaire jouant du piano. Si cet instrument est dans les collections de l’Historial de Péronne, celui de Maurice Maréchal est lui exposé à la Cité de la musique à Paris.
Puis c’est le retour de Louis, un peu rapide par rapport à la libération effective des soldats, vers son village. On fait un saut dans le temps pour l’inauguration en 1920 du monument aux morts de la commune de Louis et ensuite pour la cérémonie de 11 novembre 1922 autour de l’inhumation, sous l’Arc de triomphe, du soldat inconnu. À cette occasion est évoquée la mémoire de Lazare Ponticelli, dernier poilu décédé à 100 ans en 2008. Enfin une page documentaire évoque le dernier mort officiel français, à savoir un berger de Lozère ; sont également donnés là des chiffres impressionnants autour de la Première Guerre mondiale.
En conclusion, voilà un ouvrage très bien fait pour aborder, avec des élèves de primaire, la signification du 11 novembre.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations
Samedi 25 novembre - 17h
au musée de l'Histoire vivante (31 bd Théophile Sueur - 93100 Montreuil) le 25 novembre. Entrée libre.
Journée d'étude organisée par le musée de l'Armée. Mardi 19 juin 2018 dans l'auditorium Austerlitz du musée de l'Armée.
http://www.musee-armee.fr/programmation/conferences-et-colloques/detail/ah-que-jaime-la-musique-militaire.html