Avis de Octave : "Premiers écrits de Joseph Kessel"
Dans le village Lacapelle-Biron, une commune du Lot-et-Garonne à la limite de la Dordogne, au hameau de Saint-Avit serait né vers 1510, selon certaines sources, Bernard Palissy, potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain et savant français. Joseph Kessel, né en 1898, y fut scolarisé à l’école primaire de la commune, car son père y était médecin pour quelques années, à partir de 1902. La famille est ensuite à Orenbourg de 1905 à 1908 dans l'Oural et elle vient s’installer de nouveau en France mais cette fois à Nice. Joseph Kessel fait ses études secondaires dans cette ville au lycée Félix-Faure puis au lycée Louis-le-Grand.
Infirmier durant quelques mois en 1914 à Nice où ses parents sont retournés face à la crainte de la prise de la capitale par les Allemands, il est ensuite journaliste au Journal des Débats et finalement s’engage légalement en 1917, dans l’artillerie puis passe dans l’aviation. Les textes présentés ici ont été écrits fin 1914 et durant les années 1915 et 1916, quelquefois à Nice mais bien plus souvent à Paris. Ils sont présentés et annotés par Pascal Génot.
Si les trois dernières nouvelles sont des textes de fiction, le statut des autres écrits est moins net. On est dans le commentaire de faits d’actualité en rapport avec le conflit mais avec parfois une reprise siincère, mais sans précaution, de la propagande de guerre (comme avec l’histoire des gants blancs et du casoar, où le fait d’un seul, à savoir le Périgourdin Alain de Fayolle, a été généralisé à l’ensemble des saint-cyriens).
Les sujets sont variés et nous emmènent parfois bien loin, avec par exemple le récit de la prise en Chine de la concession allemande de Qingdao (Tsing-Tao) par les Japonais (pages 27-28). On apprend quelques faits comme l’interdiction de la vente de la vodka dans les cafés en Russie, une prohibition qui perdurera jusqu’en 1922. On est souvent dans l’hommage aux civils et aux combattants français ; l’auteur stigmatisant quelques traîtres à leur patrie et des conduites, hors des conventions de la guerre, de la part de militaires allemands.
Quoique présentant un contenu à la fois dénuée d’endoctrinement clérical et moins artificiel ainsi que moins chauvin que Journal d’un civil pendant la Guerre de René Bazin, les faits rapportés dans ce livre de Joseph Kessel ne sont pas à prendre comme des vérités historiques et lorsque les anecdotes de départ semblent plausibles ou les faits avérés, leur présentation relève d’un commentaire personnel qui se veut porteur d’un esprit bien patriotique.
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