Avis de Octave : "« J’ai remis des croix et des médailles toute cette semaine, la plus émouvante à un petit sous-lieutenant de 21 ans »"
Cet ouvrage est très largement illustré et les choix iconographiques sont très variés. Il ne s’agit pas seulement de parcourir les champs de bataille à l’est comme à l’ouest, au sud (avec Lawrence d’Arabie et Lettow-Vorbeck au Tanganyika) comme au nord (l’affrontement des marines anglaises et allemandes au Jutland qui est la grande bataille sur les mers de l’ensemble de la guerre). Des chapitres fort intéressants apportent des compléments utiles et mettent en valeur des aspects moins connus ou développent autour de personnes et aspects connus trop globalement.
Ainsi apprend-on plusieurs choses sur les hommes-clés de l’année : Broussilov (dont l’offensive mis bien à mal les armées austro-hongroises), Charles Ier (dernier empereur de la double monarchie siégeant à Vienne), Étienne Clémentel père du dirigisme économique français, Hindenburg, Lloyd George (nouveau premier ministre anglais), Wilhelm Grœner réorganisateur de l’industrie allemande au service de la guerre), le colonel Émile Driant, Albert Thomas (qui mobilise l’industrie française au service de la guerre et qui comme on l’ignore ici comme ailleurs fut d’abord un militant possibiliste dans la Vienne comme le mentionne le journal « L’Éclaireur de la Vienne « ), Venizélos (qui engage une partie des Grecs du côté des Alliés contre la volonté du roi de son pays)…
La propagande de guerre est approchée par les affiches tant gouvernementales de plusieurs pays que la publicité de marque (ici pour des produits alimentaires et les pneus Michelin). Divers documents (qui plairont aux pédagogues de l’histoire) sont présentés en les contextualisant adroitement comme un extrait d’un discours de Pierre Brizon à la chambre des députés (député socialiste de l’Allier) ; il était présent à Kienthal et rédige le manifeste qui sort de cette réunion. Des écrivains qui ont vécu cette année de guerre et les textes qu’ils ont tirés de cette expérience sont proposés. Il s’agit de Barbusse, Ernst Jünger, Jules Romains, John Buchan et Loti. Enfin un lexique permet de comprendre sens et origine de termes militaires assez courants (obusite, rameau, sape …).
En résumé un ouvrage avec globalement un texte pas trop conséquent, d’aspect attractif et au contenu historique permettant de se faire une bonne idée de cette année précise de guerre.